Dans le domaine de la représentation des femmes dans la science, la France est semble-t-il encore à la traîne. En atteste le nombre de brevets (seulement 1 sur 6) déposés par des femmes dans l'Hexagone. Une étude de l'Office européen des brevets (OEB) établit en effet que seulement 16,6% des demandes de brevets ont été déposées par des femmes en France entre 2010 et 2019.
Ce phénomène semble cependant, bonne nouvelle, diminuer au fil du temps, puisque par rapport à la période 2000-2009, le pourcentage de demandes de brevets a augmenté de 2,6% rappelle Le Figaro.
Mais cette situation ne se limite pas à la France : au niveau européen, les femmes sont à l'origine d'uniquement 13,2% des demandes de brevets en 2019, avance l'OEB, dont l'étude a été menée auprès de 38 États parties à la Convention sur le brevet européen (CBE). La France se classe 13e, devancée par la Lettonie (30,6 %), le Portugal (26,8 %) ou la Croatie (25,8 %). Les voisins de l'Hexagone ne font pas mieux : en Allemagne, seulement 10% des demandes de brevets auraient été déposées par des femmes.
Les pays les plus à la traîne sont le Liechtenstein (9,6 %) et l'Autriche (8,0 %). En comparaison, 15% des demandes de brevets ont été déposées par des femmes aux Etats-Unis la même année. Ce pourcentage grimpe à 26,8 % en Chine et à 28,3 % en Corée.
"Alors que la contribution des femmes à la science et aux technologies n'a eu de cesse d'augmenter ces dernières décennies, la parité hommes-femmes n'est toujours pas atteinte", établit l'OEB. Comment expliquer ce constat d'échec et ces différences entre les pays ?
"Les différences entre les pays membres de l'OEB peuvent en grande partie s'expliquer par la spécialisation technologique de ces pays et la contribution des universités et des organisations publiques de recherche (OPR) à l'activité brevets", indique l'OEB. Dans les pays en tête du classement, il y aurait ainsi davantage de demandes de brevets émanant des universités et de la recherche publique.
L'OEB montre que les inventrices sont majoritairement présentes dans le secteur de la chimie (elles représentent 29 % de brevets déposés). Elles travaillent par exemple dans la pharmacie et les biotechnologies. Mais elles sont encore sous-représentées dans le secteur des sciences dures comme les mathématiques, la physique ou l'informatique. Une étude australienne faisait d'ailleurs ce triste constat en 2018 : si aucune mesure n'est prise, la parité hommes-femmes en sciences informatiques sera atteinte... dans 280 ans.