C'est Claude Roiron, déléguée ministérielle à l'égalité filles-garçons, dépendant du ministère de l'Éducation nationale, qui a annoncé la mise en place prochaine des "bourses de l'égalité". En septembre 2022, les élèves boursier·e·s pourront bénéficier d'une "bonification" selon leur genre et leur choix de filière au lycée.
"Nous allons proposer aux élèves boursiers de seconde une sorte de bonification de leur allocation qui pourrait aller jusqu'à plusieurs dizaines d'euros par mois s'ils choisissent un enseignement de spécialité en première où ils sont minoritaires en genre. Exemple, la philosophie et la littérature pour les garçons, les sciences de l'ingénieur pour les filles ou le numérique", explique-t-elle auprès de L'Express.
Et d'ajouter : "Cette bonification pourrait être doublée en classe de terminale si l'enseignement est conservé. Les arbitrages sur le montant de l'enveloppe sont en cours."
"Certains enseignements de spécialité ont été désertés par les garçons, comme HLP (histoire, littérature, philosophie) où ils ne représentent que 8 % des effectifs ou LLCA (littérature, langues et cultures de l'antiquité) où la part de garçon tombe à 3 %. Inversement, les enseignements comme NSI (numérique et sciences informatiques) et SI (Sciences de l'ingénieur) sont à plus de 90 % masculins", constate Claure Roiron.
Cette mesure vient donc tenter de rééquilibrer la fréquentation de filières scolaires qui déterminent déjà les carrières de demain, et par conséquent, impacter positivement la parité au sein de nombreuses professions. Pour cela, le ministère se fixe "un objectif de mixité à 30 % d'ici 5 ans".
"Cela suppose de mieux sensibiliser les enseignants à cette question, de mieux présenter les différents métiers et formations supérieures auxquels ces enseignements de spécialité préparent", poursuit-elle. "De façon générale, nous avons réussi à mettre en place des outils qui s'attaquent aux inégalités sociales, nous devons nous occuper aujourd'hui des inégalités de genre."
Par ailleurs, si seul·e·s les élèves boursier·e·s sont concerné·e·s aujourd'hui, le panel de lycéen·ne·s bénéficiaires pourrait être élargi à l'avenir.