C'est un véritable cataclysme que relate le site d'actualités Franceinfo. Au Sénégal, une femme enceinte de neuf mois, Astou Sokhna, est décédée au sein de l'hôpital régional de Louga, au nord de Dakar. Astou Sokhna était allée à l'hôpital après éprouvé douleurs et vertiges. Là-bas, elle aurait notamment exigé une césarienne, en vain, relève Dakar Actu. La jeune femme aurait souffert vingt heures avant de décéder. Sa mère, Maimouna Ba, qui était à ses côtés, dénonce désormais la "négligence" du personnel soignant.
"Ma colère leur est adressée car ils ont été négligents. Ils n'ont aucune considération envers l'être humain. Astou les avait menacés : 'Vous me négligez, quand je vous appelle vous ne me répondez pas. Quand je serai rétablie, j'irais vous dénoncer à la direction'. Les sages-femmes lui ont répondu : 'C'est parce que tu souffres que tu es en train de délirer'", fustige aujourd'hui Maimouna Ba, comme le rapporte Franceinfo.
Un drame qui a scandalisé le pays.
La mort d'Astou Sokhna à l'hôpital a effectivement fait l'objet d'une indignation massive. Des mobilisations ont eu lieu, sur les réseaux sociaux et dans le pays, afin de dénoncer cette prise en charge catastrophique. Les responsables politiques également se sont vivement exprimés à ce sujet. Le ministre de la Santé sénégalais Abdoulaye Diouf Sall, relate France 24, a reconnu que la mort d'Astou Sokhna "aurait pu être évitée avec plus de vigilance, à travers une bonne évaluation des risques et une surveillance optimale durant son séjour à la maternité".
Pour bien des internautes, associations et citoyens, ce décès en dit long sur la précarité critique des services de santé du pays, et les temps d'attente souvent interminables dans le cas de situations pourtant urgentes, pour les femmes enceintes notamment, nécessitant une prise en charge immédiate. Pour le média SenePlus, cette actualité dramatique cristallise les enjeux cruciaux "du nombre et de la qualité́ du matériel, des infrastructures et de la bonne prise en charge sanitaire des malades".
Suite à ce drame, six sages-femmes attendent désormais leur jugement qui devrait avoir lieu au tribunal à la fin du mois d'avril. Elles sont poursuivies pour non-assistance à personne en danger. Quant au directeur de l'Hôpital de Louga, il a été limogé. Le personnel de l'hôpital se défend de son côté en évoquant "des conditions précaires de travail", dixit franceinfo. Pendant ce temps, des pétitions réclament "la justice pour Astou".