L'antenne locale de l'association Femmes Solidaires du département de la Dordogne a fait remonter la couverture sexiste du Syndicat départemental des déchets de la Dordogne (SMD3).
C'est une internaute, Corinne Rey, qui, sur sa page Facebook, le 21 janvier a dénoncé cette Une de brochure qu'elle juge sexiste et qui a été distribuée chez 230 000 foyers du départements selon France Bleu qui rapporte l'histoire.
On y voit en effet une femme en tailleur rouge et talons hauts de la même couleur, allongée dans une position lascive au milieu d'un énorme tas de sacs poubelles. La brochure annonce un dossier sur les "déchets ménagers à l'aube de la tarification incitative en Dordogne".
Corinne Rey écrit sa colère : "La brochure du SMD3 [...] sur la tarification incitatrice sur les déchets ménagers...que vient faire cette femme au milieu des poubelles ? Est-ce parce qu'il s'agit de déchets ménagers donc de la responsabilité de la femme ? Est-ce parce que l'on parle de tarification, (D'où la tenue rouge, couleur attribuée longtemps aux prostituées) ? Les femmes on les mets dans quelles poubelles vertes, noires ou jaunes ?"
Avant d'ajouter une citation de Simone de Beauvoir : "Société machiste et phallocrate, le grand retour ! Simone de Beauvoir disait 'N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question...' !!!".
Son message a été partagé par la page Facebook de Femmes Solidaires Dordogne qui appelle à dénoncer la brochure auprès du Jury de Déontologie publicitaire tout en indiquant le lien à ses abonné·es.
Cette photo a aussi fait réagir des internautes sur Twitter.
Comme le répète souvent le compte Pépite sexiste, et comme l'a rappelé récemment un rapport du Haut Comité à l'Egalité, le sexisme dans la publicité est omniprésent. Et comme on l'a déjà vu pour une publicité à Roubaix, les femmes peuvent aussi faire preuve de sexisme quand elles sont aux commandes du marketing.
Pourtant, c'est sur cette ligne de défense que se base Bernard Bataillon, dirigeant de l'agence de communication Bataillon & Bataillon et qui a produit la brochure.
Interrogé par France Bleu, il explique que la Une a été élaborée avec deux femmes. Pour lui, "il y a une démarche assez pointue sur ce visuel [...] il y a eu un vrai travail de fond, c'est dommage de s'arrêter juste à une femme".
Il regrette cependant la polémique : "Si cela a pu choquer les gens, ce n'était pas du tout le but", mais répond tout de même à Femmes Solidaires : "C'est très dommage cet espèce de détournement, c'est presque à se demander si certaines associations ne se font pas de la publicité sur eux-mêmes, je me demande si ce n'est pas un argument pour que cela se retourner vers eux, c'est pathétique."
#Desopasdéso