L'histoire partait d'un bon sentiment et pourtant, le tollé est magistral. Edeka, chaîne allemande de grande distribution, s'était sûrement dit qu'une pub touchante pour célébrer les mamans et leur boulot dans l'éducation de leurs enfants serait bien accueillie.
Malheureusement, plutôt que de créer une simple démonstration de tendresse ou d'émotion, l'équipe aux commandes du film court a fait naître une grosse minute de décrédibilisation des pères et de clichés sur les mères.
On y voit des papas qui ne savent pas coiffer les cheveux de leur fille, qui ont du mal avec le fait de nourrir leur bébé, qui sont poilus, qui sont lourds et maladroits, pour finir sur la voix d'une enfant qui dit "Merci maman de ne pas être papa". Le message, en gros, est le suivant : les hommes ne savent pas prendre soin de leurs enfants ni de la maison, alors que les femmes, si.
Au-delà d'afficher un portrait sexiste et carrément caricatural de la paternité (a-t-on réellement besoin de préciser qu'il y a un bon paquet d'hommes qui s'occupent extrêmement bien de leurs enfants, comme de faire la cuisine et les corvées en général), la pub enferme une fois de plus la femme dans le rôle de fée du logis, et d'unique personne vers qui se tourner pour un peu de douceur et des petits pots maison bien cuisinés.
Sur Twitter, beaucoup d'internautes s'insurgent contre la marque, et des associations appellent même au boycott d'Edeka, sous le hashtag #EdekaBoykott, qui s'est hissé en Top Trend en Allemagne. 20 Minutes rapporte également que des groupes militants pour les droits des femmes ont déploré que cette pub "renforce une image de la famille sexiste et dépassée".
De son côté, la société allemande s'est expliquée de la sorte : "Avec notre vidéo en ligne 'Nous disons merci', nous ne voulions en aucun cas mal représenter les pères, mais plutôt dire merci à toutes les mères d'une façon exagérée et pleine d'humour à l'occasion de la Fête des Mères".
On rappelle cependant qu'il n'est pas nécessaire de critiquer l'un pour valoriser l'autre, surtout si c'est pour sombrer dans un schéma familial aussi réducteur et ancestral, pour les pères comme pour les mères.