Alors que le 1er décembre dernier était célébrée la Journée mondiale de lutte contre le Sida, plusieurs personnalités parmi lesquelles l'homme d'affaires Pierre Berger, président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, Jean-Luc Romero, président d'Élus locaux contre le sida (ELCS), Denis Quinqueton, président d'Homosexualités et socialisme (HES) ou encore Sélim-Alexandre Arrad, président des Jeunes Radicaux de gauche (JRG), ont signé une tribune dans Le Journal du Dimanche réclamant la levée de l'interdiction des soins funéraires aux personnes séropositives ou atteintes d'une hépatite. Parallèlement, Jean-Luc Romero a publié sur la plateforme Change.org une pétition adressée à la ministre de la Santé Marisol Touraine. Intitulée « Pour la levée de l'interdiction de soins funéraires pour les personnes séropositives #VIH #SIDA », elle a déjà recueilli plus de 45 300 signatures.
« Aujourd'hui encore, les soins funéraires sont refusés aux personnes séropositives au VIH/Sida ou à une hépatite virale. Ne pouvant rendre un dernier hommage à leurs proches décédés, des familles ne peuvent faire leur deuil comme les autres, ajoutant à la peine de perdre un être cher, le traumatisme de ne pouvoir préserver le corps de ceux-ci », déplore ainsi Jean-Luc Romero, lui-même séropositif. Pourtant, précise-t-il, « aucun argument scientifique ne justifie cette interdiction dès lors que la thanatopraxie s'exerce en respectant les précautions universelles de l'Organisation mondiale de la santé ».
Pour les signataires de la pétition, cette interdiction ne fait que donc que stigmatiser davantage les personnes séropositives. « Alors que les personnes vivant avec le VIH ou une hépatite doivent faire face tout au long de leur vie à une série de discriminations et une forte stigmatisation empreinte de représentations éculées sur la maladie, comment l'État peut-il pleinement la légitimer par-delà la mort ? », s'interrogent-ils. À noter que la levée de cette interdiction avait déjà été préconisée le 22 janvier dernier par le Haut Conseil de la santé publique. Elle est par ailleurs réclamée depuis plusieurs nnées par les associations.
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