Le ministre du Travail, Michel Sapin a annoncé, vendredi 13 décembre, que la hausse légale du SMIC sera de 1,1% au 1er janvier. Une revalorisation toujours calculée sur l'inflation et l'évolution du pouvoir d'achat, mais avec des indicateurs « toilettés », pour mieux tenir compte de certaines dépenses contraintes (loyer, énergie). Le locataire de la rue de Grenelle n'a pas précisé si le gouvernement comptait donner un éventuel coup de pouce supplémentaire au salaire minimum.
Si le gouvernement doit rendre sa décision le 16 décembre, lors de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), il y a peu de chance que l'exécutif adopte pareille mesure. En effet, le groupe d'expert sur le SMIC avait recommandé, mi-novembre, de s'en tenir à la revalorisation automatique du salaire minimum, dans un rapport préliminaire remis aux partenaires sociaux.
« La reprise (…) reste très fragile et le marché du travail ne semble pas devoir s'améliorer avant un certain temps. (…) Dans ces conditions, il serait peu raisonnable de prendre le risque d'aggraver encore une situation difficile notamment pour les demandeurs d'emploi au niveau du SMIC », analyse le rapport. Et de renchérir : « Le SMIC est aujourd'hui très nettement au-dessus des niveaux constatés dans les autres pays de l'OCDE ».
Cette hausse automatique devrait porter le SMIC horaire brut à 9,53 euros (environ 1 100 euros nets par mois), contre 9,43 euros actuellement. A titre d'exemple, une telle revalorisation (12 euros et dix centimes par mois sur la base de 35 heures hebdomadaires) permettrait aux 3,1 millions de smicards gâtés (13% de l'ensemble des salariés) de s'acheter une place de cinéma ou deux menus best of Big Mac. Joyeuses fêtes.