En novembre 2020, le magazine Néon relayait un nombre conséquent de témoignages de jeunes femmes, accusant d'agression sexuelle le musicien et photographe Spleen, ancien candidat du télé-crochet The Voice. En tout, on dénombrait une vingtaine de témoignages recouvrant plusieurs années et actes. Certaines voix anonymes avaient déjà porté plainte envers leur agresseur présumé. Les faits mentionnés allant de la diffusion de nus sans le consentement des principales concernées à des baisers forcés, attouchements et menaces à leur encontre.
Aujourd'hui, il y a du nouveau dans cette affaire. Comme nous l'apprend Néon, Spleen aurait été mis en examen pour "viol, agression sexuelle, harcèlement, et captation non consentie d'images à caractère sexuel". D'après les sources de la revue, cinq femmes en tout auraient jusqu'à présent porté plainte contre l'artiste. De fait, une juge d'instruction serait désormais en charge de l'affaire, et une enquête sur commission rogatoire en cours.
Une avancée qui suit une libération de la parole massive, en lien avec le mouvement #MusicToo, collectif anonyme luttant contre les violences sexistes et sexuelles dans l'industrie musicale, française notamment.
Lors de leur diffusion médiatique, la majorité des témoignages accablants convoqués relataient un même schéma : l'invitation des présumées victimes au sein de l'appartement parisien du musicien dans le cadre de "shootings" spontanés. Des séances photos proposées en priorité à des jeunes femmes d'une vingtaine d'années en moyenne. C'est dans ce contexte que de nombreuses jeunes femmes auraient été victimes d'agressions sexuelles.
D'autres encore accusent le chanteur d'avoir utilisé des photographies et films de ses victimes, dénudées, sans leur consentement, dans le cadre de ses projets, et notamment de ses expositions publiques. Certaines voix affirment même que lesdites photos intimes auraient permis à l'artiste de les faire chanter ou de les menacer.
"Ce qui est terrible, c'est que tout le monde le sait. Quand j'ai commencé à en parler autour de moi, ça n'a surpris personne. Les gens qui travaillent dans les médias sont habitués à voir ces mecs qui ont des comportements inacceptables", déplorait alors une journaliste, que le chanteur aurait embrassée de force sur scène.
En novembre dernier, Spleen ainsi que ses avocats auraient "démentis l'ensemble des allégations formulées par les témoins qui s'expriment dans l'enquête du magazine Néon". Avec cette mise en examen, l'affaire se poursuit.