Une boîte à bébé sera installée cet été à l’hôpital de Davos, situé dans le canton des Grisons, en Suisse. Ce projet social, soutenu par les cadres, les médecins et les sages-femmes de l’hôpital, a pour but d’offrir une solution aux parents dans l’impasse, dans un pays où l’accouchement sous X est interdit afin de garantir aux citoyens le droit d’accès à leurs origines. Ce dispositif, déjà mis en place en 2001 à Einsiedeln (canton de Schwytz), préserve l’anonymat de « l’abandon ». La mère dépose le nourrisson dans une boîte transparente chauffée à 37°C qui se verrouille automatiquement jusqu’à ce que les équipes médicales le prennent en charge. La responsabilité parentale est alors transférée à un tuteur. Au bout de deux ans, délai pendant lequel les parents biologiques peuvent revenir sur leur décision, l’enfant peut être adopté.
« Ce n’est pas un abandon, car le résultat n’est pas la mort de l’enfant, comme lorsqu’elle le laisse dans une poubelle », a déclaré au journal suisse Le Matin Nahum Frenck, pédiatre et thérapeute familial. Il s’agit pour le médecin d’une « bonne solution » permettant d’ « offrir une vie meilleure » aux bébés déposés. L’initiative, portée par l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (ASME), vise à lutter contre les infanticides et à proposer une alternative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Ses détracteurs parlent de mesure incitative. Pourtant, en 11 ans, sept bébés « seulement » ont été déposés dans la boîte d’Einsiedeln. Le Conseil fédéral suisse interdit les boîtes à bébés, mais laisse aux cantons le soin de décider. Cela fait plus de dix ans que de telles boîtes existent en Allemagne.
Élodie Vergelati
(Sources : lematin.ch, ladepeche.fr)
Crédit photo : iStockphoto
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