Pour la troisième fois depuis 2000, l'Académie de médecine se prononce contre la levée de l'anonymat des mères accouchant sous X, après le dépôt d'une proposition de loi par la députée UMP Brigitte Barèges en début de semaine.
Le projet de Mme Barèges vise à permettre aux mères d'accoucher « dans le secret » mais avec l’obligation de laisser leur nom, et des informations sur les antécédents médicaux de la famille, avec la garantie que ces informations restent confidentielles jusqu'à la majorité de l’enfant.
Actuellement les femmes qui accouchent sous X peuvent décider de garder un anonymat total, ou de confier des données sur leur identité et les origines de l'enfant. Pour celles qui auront choisi cette possibilité, et si l'enfant en fait la demande, elles pourront être contactées par le Conseil national pour l'accès aux origines personnelles (CNAOP) qui leur demandera de confirmer ou non la levée de l’anonymat.
L'Académie de médecine soutient que l’accouchement sous X reste une solution indispensable pour diminuer le nombre d’infanticides, d’accouchements clandestins, et d’abandons d’enfants. « La mise en cause de l'anonymat serait lourde de conséquences en compromettant la confiance des femmes en grande difficulté, leur faisant fuir les maternités et les services sociaux avec les risques que cela comporte pour les mères, les nourrissons et les enfants », souligne l'Académie dans un communiqué.
Moins de 700 femmes ont accouché de façon anonyme en 2009, selon l'Institut national d'études démographiques. Depuis sa création en 2002, le CNAOP a reçu moins de 5.000 demandes de levée d’anonymat.
Crédit photo : Comstock
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