Pour la mairie de Saint-Denis, c'est "une provocation inacceptable". L'islamologue Tariq Ramadan, mis en examen depuis le 2 février 2018 pour deux viols, s'est rendu lundi 18 mars à une soirée-débat sur le thème "lutter contre les violences envers les femmes au quotidien" comme le raconte le site du Point.
La mairie a précisé dans un communiqué : "Il n'est pas non plus possible de faire sortir par la contrainte physique un participant à une réunion publique. La présence de Monsieur Ramadan est cependant totalement inacceptable et indécente. L'élue en charge de l'animation du débat, tout comme de nombreus.e.s participant.e.s, ont ainsi demandé à de multiples reprises à monsieur Ramadan de partir de la salle. Son refus de quitter la salle est une insulte envers les personnes légitimement choquées par sa présence."
Alors que l'islamologue franco-suisse, actuellement domicilié dans la ville de Saint-Denis, refusait de partir, plusieurs des 70 participant·es se sont levées et sont parties. Le débat était organisé par le conseiller municipal de la ville Madjid Messaoudene, affilié à la France Insoumise. La députée FI Danièle Obono et la politologue, autrice et militante décoloniale Françoise Vergès, faisaient partie des invitées.
Dans un premier temps, il a été dit à tort qu'il avait été invité. Ce que conteste fermement la mairie. "Ni la municipalité ni les participant.e.s n'avaient invité monsieur Ramadan à venir, ni même souhaité sa présence. Rien ne peut justifier qu'un combat aussi important que celui de la lutte contre les violences faites aux femmes soit ainsi parasité et confisqué par de telles provocations. La municipalité adresse son soutien et sa solidarité aux femmes qui ont été choquées par sa présence. La ville de Saint-Denis demande à monsieur Ramadan de respecter un minimum de décence en laissant en paix celles et ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes."
Anaïs Bourdet du compte Paye ta Schnek était également au débat. Elle a réagi sur Twitter.
Trois femmes ont porté plainte contre Tariq Ramadan et il est mis en examen pour viol dans deux dossiers. Retenu en prison plusieurs mois, il a été libéré en novembre 2018. Il a fait appel de ses deux mises en examen mais qui début mars ont été confirmées.