Depuis le 19 mai, on peut de nouveau boire et manger dehors. Les terrasses ont rouvert partout en France (à 50 % de leur capacité et limitant leurs tables à 6 personnes maximum) et les client·e·s repeuplent petit à petit ces espaces jadis fermés depuis le 30 octobre dernier. Six mois qu'on n'avait pas pu profiter d'un verre ou d'un plat ailleurs que chez soi, ou de retrouvailles entre ami·e·s au bar du coin. Et force est de constater que pour beaucoup, la sensation est salutaire.
Oui mais voilà, avec cet assouplissement des restrictions sanitaires vient une question légitime : comment se comporter pour continuer à se protéger, soi et les autres, de l'épidémie, et ne pas risquer un quatrième confinement à l'été ? Voici quelques consignes à appliquer.
Certaines terrasses sont en plein air, d'autres dotées d'un au-vent, d'une pergola, d'un toit qui protège contre une pluie bien présente sur le territoire ces derniers jours. Et si en extérieur, l'Institut Pasteur estime à seulement 5 % le risque de contamination, celui-ci augmente avec ce type d'installations, prévient auprès de 20 Minutes Michaël Rochoy, médecin généraliste et chercheur en épidémiologie. "Pour savoir si une terrasse est sûre au niveau de l'aération, on peut y observer la fumée de cigarette. Si elle se dissipe directement, c'est bon. Si elle reste en l'air, c'est que l'endroit est mal ventilé", note-t-il.
Pour ce qui est de la fréquentation, là aussi, prudence. On évite les établissements où les tables ne sont pas espacées comme requis, où les consommateurs et consommatrices sont entassé·e·s, et les attroupements difficile à disperser. Car là encore, le risque de transmission augmente considérablement.
Rejoindre ses proches après de longs mois sans les voir peut donner envie de les serrer contre soi, de les embrasser, de les toucher. On repassera. Pas de bise, pas de mots doux susurrés au creux de l'oreille, pas de caresses, pas de verres qu'on fait trinquer non plus : on garde ses mains, ses postillons et son affection tactile pour soi - encore un peu.
La distanciation sociale doit rester de mise, en termes de comportement comme de nombre. "Plus on voit de monde, plus on prend le risque de se contaminer, mais également de contaminer si on est positif", rappelle le spécialiste. Alors on respecte la règle des six, pas plus pour l'instant.
Attention aussi à celles et ceux qui ont tendance à élever la voix voire à pousser la chansonnette : plus on parle fort, plus on projette de micro-gouttelettes potentiellement infectées. Bilan : on baisse d'un ton.
En ce qui concerne le masque, le Haut Conseil de la Santé Publique a tranché : à l'intérieur comme à l'extérieur, il demeure toujours fortement recommandé. Quand on se dirige vers les toilettes de l'établissement, on n'oublie pas de l'ajuster sur notre bouche et notre nez, et de le laver régulièrement une fois rentré·e à la maison.
Pas de bain de foule, donc, ni de relâchement, mais un choix plus réfléchi du lieu et des conditions dans lesquelles on commandera (enfin) une pinte, un sirop à l'eau, un café crème bien mérités.