Pour tous les Français, Jonny Wilkinson était sûrement le plus détesté des Anglais avant son passage à Toulon. La raison ? En 2003, lors de la Coupe du monde en Australie, la France fait un parcours, presque parfait jusqu’en demi-finale, où les Tricolores affrontent le XV de la Rose. Seulement, ce jour-là, sous la pluie australienne, « Sir Jonny » et son jeu au pied millimétré va noyer les espoirs français de rejouer une finale après celle perdue en 1999 face aux Wallabies. Les Anglais remporteront ce match et même la finale grâce à une nouvelle démonstration de leur ouvreur. Dans la prolongation, Jonny Wilkinson déclenche un drop, symbole de victoire et douche les espoirs australiens de remporter le mondial à domicile. Ça sera la première victoire d’une nation de l’hémisphère nord dans une coupe du monde.
Après son mondial couronné de succès, Jonny Wilkinson va vivre pendant quelques années des moments très compliqués en sélection et avec son club de Newcastle. Blessures à répétition, présences beaucoup plus rares sur les terrains de rugby… Presque toutes les parties de son corps sont touchées par des blessures. Chaque retour suscite l’espoir. Sauf que la flamme ne reste pas très longtemps allumée. Une seconde carrière va alors naître pour le numéro 10 anglais. Le pari fou du président de Toulon de le faire venir sur la Rade va être couronné de succès.
Dans le Var, Jonny Wilkinson va séduire tout le monde. Coachs, joueurs et supporters. A tel point que pour son dernier match au Stade de France, l’hymne anglais va être entonné par les supporters rouge et noir… Un hommage fort quand on sait que la France et l’Angleterre peuvent se détester dans le milieu de l’ovalie. Mais Jonny Wilkinson dépasse les frontières. Loué pour son professionnalisme, sa rigueur et sa maîtrise, l’ouvreur va tout gagner à Toulon, un club qui comme lui renaît de ses cendres. Doublé en Coupe d’Europe (2013,2014) et doublé Coupe d’Europe - championnat cette année… Il ne pouvait y avoir de meilleur départ pour Sir Jonny Wilkinson. Il va maintenant pour Toulon être très compliqué de trouver un numéro 10 capable de succéder à l’Anglais. Car au-delà de son jeu, Wilkinson a marqué les mentalités à Toulon. Et c’est peut-être sur ce point-là que le passage de témoin sera le plus compliqué.