37 %. Voilà, selon un rapport détaillé de l'Institut national d'études démographiques (Ined) le pourcentage de femmes travaillant en fonction "d'horaires atypiques". Autrement dit ? Les horaires décalés et non-conventionnels : travail de nuit ou matinal (avant sept heures du matin), travail le week-end...
Une donnée qui aurait augmenté en vingt ans jusqu'à devenir "massive", déplore la sociologue et autrice de l'étude Anne Lambert. "La part des femmes cadres en horaires atypiques diminue de 23 % entre 2013 et 2019 mais elle augmente de 11 % pour les ouvrières non qualifiées", observe la sociologue, comme le relève le journal Le Monde. Une différence relevant des catégories socio-professionnelles donc...
Mais aussi du genre. "La part des cadres masculins en horaires atypiques a diminué de 14 %" durant ce même laps de temps, détaille le rapport de l'Ined, affirmant que "chez les hommes, la polarisation sociale est moins marquée". Plus encore, les hommes travaillant avec des horaires atypiques représenteraient 35 %, soit 2 % de moins que la part des femmes évoquée plus haut.
Selon ce rapport détaillé toujours, les femmes travailleraient plus souvent le samedi et le dimanche et les hommes, davantage de nuit. Il faut dire qu'au sein de professions très féminisées comme celles d'agent de nettoyage ou de vendeuse, le travail dominical a progressé, observe l'Ined. Il n'est pas non plus rare d'ailleurs que d'autres métiers très féminisés comme celui d'aide à domicile exigent des "horaires atypiques"...
Parmi les professions les plus concernées par cet écart, le travail d'ouvrière ou d'employée non qualifiée, femmes qui "font plus souvent face à des journées discontinues, des petits temps fragmentés et des horaires imprévisibles", comme le détaille encore Le Monde. Tel que l'énonce le rapport de l'Ined, ce sont les femmes peu qualifiées "qui pâtissent le plus de la montée des horaires atypiques, en particulier du travail habituel le samedi et le dimanche".
A noter que parmi les 37 % de femmes travaillant à des "horaires atypiques", il faut également compter 18 % de salariées, dont la majorité seraient "contraintes" à ces horaires. Des horaires non-choisis donc. Un état des lieux alarmant.