La jeune femme violée par deux agents de police à Tunis a été reçue par le président tunisien Moncef Marzouki qui lui a présenté les excuses de l’État. « Le dérèglement n'est pas dans l'institution sécuritaire, mais dans la mentalité de certains de ses membres ». « Il n'y a plus de tolérance, ni pour les violeurs, ni pour ceux qui les couvrent ou qui veulent voiler la réalité. La présidence suivra de près cette affaire pour qu'aucun intérêt partisan ne l'emporte sur la primauté de la loi et pour que les Tunisiens soient rétablis dans leur droit » a-t-il déclaré hier.
La jeune femme, qui, aurait été surprise par des policiers dans une « position immorale » avec son ami au début du mois de septembre à Tunis, avait été violée par deux des agents pendant qu'un troisième retenait son fiancé menotté. Elle avait porté plainte avant d’être convoquée par un juge et accusée d’ « atteinte à la pudeur ».
L’affaire a provoqué un véritable tollé dans le pays récemment démocratisé. Opposants au régime actuel, ONG, médias tunisiens ou simples citoyens ont crié au scandale lors de manifestations. Mardi, devant le tribunal, des pancartes proclamaient : « Révolution volée, femme voilée, petite fille violée » ou encore « Violée ou voilée, faut-il choisir ? ».
Nicolas Pasquier
Crédit photo : F.BELAID/AFP
Colombie : "Le viol est devenu une arme systématique et invisible"
Égypte : viol d'une étudiante en journalisme place Tahrir
Libye : une femme tente de raconter son viol par les soldats de Kadhafi