Piéger les soldats russes en créant des faux profils féminins ? C'est cette idée manipulatoire que se partageraient les hackers ukrainiens en pleine invasion de l'Ukraine, rapporte un reportage du Financial Times.
Un collectif composé d'une trentaine de hackers du nom de "Hackyourmom" aurait même été mis en place en ce sens. Les faux profils ont notamment pour but de récupérer les photos des soldats russes, et ce, sur des plateformes sociales comme Telegram. Les données personnelles recueillies sont par la suite envoyées à l'armée ukrainienne. Un véritable combat numérique donc.
"Les Russes, ils veulent constamment baiser. Ils envoient beaucoup de conneries aux 'filles', pour prouver qu'ils sont de vrais guerriers", explique Nikita Knysh, qui fait partie de ce groupe de hackers ukrainiens. Récupérer les photographies envoyées par les soldats russes à de prétendues "femmes attirantes" permettrait également de géolocaliser les bases militaires où se positionnent lesdits soldats.
Des informations transmises ensuite à l'armée ukrainienne. Et Nikita Knysh de constater que la base qu'ils avaient localisée était prise d'assaut. "Ma première pensée a été de me dire que j'étais efficace, que je pouvais aider mon pays."
Un procédé ingénieux qui fait partie d'un ensemble de stratégies numériques déployées par l'armée ukrainienne. Effectivement, ils seraient des centaines de milliers citoyens ukrainiens à investir le champ de la cybersécurité pour riposter contre les offensives de l'armée russe. Tant et si bien que le Financial Times parle carrément d'une "cyberguerre sans précédent avec des légions de hackers des deux côtés".