"Tu vas là-bas, tu violes des femmes ukrainiennes, et tu ne me dis rien. Compris ?". Voilà ce qu'aurait prononcé une femme à l'adresse de son mari, un soldat russe, dans le cadre d'une conversation téléphonique. Une conversation téléphonique qui a été interceptée par les services de sécurité ukrainiens.
C'est ce qu'affirme une enquête de RadioFreeEurope/RadioLiberty relayée par la presse américaine, et notamment par le magazine Business Insider. Cet échange aurait eu lieu au début du mois d'avril dans la région de Kherson, autrement dit au sud de l'Ukraine. Pour Business Insider, cet appel est un véritable "feu vert pour commettre un crime de guerre".
Selon l'enquête toujours, le soldat incriminé a cependant nié "être la personne au téléphone".
De plus, selon l'enquête de RadioFree Europe (RFE), le soldat n'a finalement pas été accusé de viol et aucune accusation n'a été portée non plus contre le couple. Et ce malgré que "sa voix et celle de sa femme correspondaient à celles entendues dans les enregistrements audio", relate encore l'article.
Selon le média toujours, il n'est pas impossible que le couple ait simplement "plaisanté" durant l'appel qu'ils ont entretenu, mais ce dernier "survient au milieu d'une vague d'allégations dramatiques de femmes ukrainiennes". Effectivement, la guerre en Ukraine a déjà fait état de nombreux crimes de guerre, dénoncés par les organisations internationales. Dans ce contexte tragique, le viol est une arme.
En mars dernier déjà, les députées ukrainiennes Lesia Vasylenko, Maria Mezentseva, Alona Shkrum et Olena Khomenk accusaient les forces russes de Vladimir Poutine d'avoir violé des femmes avant de les pendre, dans les environs de Kyiv, la capitale du pays. Parmi ces femmes sexagénaires, certaines auraient été exécutées, d'autres se seraient suicidées, après avoir été violées. Des viols collectifs.
Le même mois, une femme ukrainienne victime de viol avait dénoncé auprès du Times ses agresseurs, des soldats russes, qui avaient également assassiné froidement son mari. Âgée de 33 ans et mère d'un fils de 4 ans, vivant à l'extérieur de Kyiv, la victime a été violée à plusieurs reprises sous les yeux de son enfant.
"Poutine cible désormais les groupes de femmes et d'enfants vulnérables. Les familles n'ont pas la force ou la capacité de se manifester", déclarait Lesia Vasylenko au sujet de ces crimes de guerre.