"Alors que le peuple ukrainien combat une guerre qui leur a été imposée et luttent pour leur survie, le cybersexisme ciblant les Ukrainiennes explose". Avec ces mots, l'association féministe contre le cybersexisme et les cyberviolences sexistes et sexuelles StopFisha se fait le relais de la dénonciation d'un fléau dramatique en pleine croissance.
Ces derniers jours, alors que le pays du président Volodymyr Zelensky fait face à l'offensive russe de Vladimir Poutine, les sites de films X internationaux recensent une recrudescence de recherches fétichisantes. En "top trend" de PornHub par exemple, déjà accusé à nombreuses reprises de véhiculer des vidéos de viols, on retrouve ainsi trois termes qui confirment la tendance sordide : "ukraine", "ukrainian", "ukrainian girls".
Laila Mickelwait, activiste qui se bat contre le trafic d'enfants et d'humains sur la plateforme et fondatrice de TraffickingHub, association dédiée à cette lutte, en a elle-même fait une capture d'écran éloquente, plus tard repostée par la réalisatrice Andréa Bescond. "Passons à la pornographie éthique et respectueuse des humain·e·s !", presse cette dernière sur Instagram.
Mais le domaine du porno n'est pas le seul à enregistrer le phénomène. Sur Google aussi, les mots-clés révèlent l'ampleur du sexisme qui gangrène nos sociétés. StopFisha dénonce ainsi comment "ukrainian girls", "ukrainian porn", "war porn", ou encore "refugee porn" ont explosé dans tous les pays depuis l'annonce de la guerre.
Et de noter par ailleurs, sourçant un article du New York Post qui aborde le sujet, que "les applications de rencontres, elles, servent de terrain de conquête de plus pour les soldats russes". "Je vis à Kiev, mais j'ai changé mes paramètres de localisation pour Kharkiv après qu'une amie m'a dit qu'il y avait des troupes russes partout sur Tinder", explique Synelnikova, productrice de 33 ans.
"Le cyber sert également d'outil de guerre", conclut StopFisha. Et il serait temps d'adresser sérieusement ce constat.