L’institutrice remplaçante à l'école Jules-Verne de Metz-Borny en Lorraine avait déjà déposé une main courante contre son élève. L’enfant, âgé de 7 ans, mais déjà scolarisé en CE2, est précoce mais aussi « agité, pas facile » reconnaît sa maman, dans Le Républicain Lorrain qui rapporte son histoire. Il y a quelques semaines, alors qu’il lançait des stylos dans la classe, sa professeure l’aurait « attrapé par le col » avant que dans la bousculade une table ne se renverse et ne la blesse au pied. « J’étais énervé d’être tout le temps puni », aurait expliqué le petit garçon, selon le journal lorrain. Après cet incident qui avait envoyé l’institutrice aux urgences, un second quelques semaines plus tard l’a décidée à porter plainte contre l’enfant.
La mère de l’élève a alors répliqué en lançant une procédure pour harcèlement. « Je suis tombée des nues. Ils m’ont dit qu’ils avaient pourtant été clairs la première fois. Et qu’une plainte venait d’être déposée », raconte-t-elle. Selon son avocat, cette procédure pour harcèlement est « un appel au secours et le signe d’une incompréhension, plus qu’une vengeance contre l’enseignante » pour la maman qui se sent aujourd’hui « complètement dépassée par les événements ». Mais Me Rédouane Saoudi, l'avocat de la mère de l'élève, regrette en revanche le passage au commissariat du petit garçon. « On lui retire le droit d’être enfant. Et puis une plainte contre un garçon de 7 ans n’a aucun sens juridique. Ces gens ont plutôt besoin d’être entourés. Ma cliente est demandeuse. Cette histoire est allée beaucoup trop loin. »
Pour l’inspection d’académie, ces événements ne font que révéler « l’expression d’une profonde souffrance chez ces personnes ». Pour Paul Gerber, l’inspecteur, le petit garçon, différent, est « stigmatisé » par les autres élèves et « seules les personnes à qui il reconnaît l’autorité parviennent à l’amadouer ». Selon lui, l’équipe éducative avait « envisagé des solutions avec la maman », un échange « très constructif », doublé du suivi de l’enfant dans un centre médico-psycho-pédagogique. L’enseignante, elle, « vit mal la situation. Mais elle n’a pas voulu changer d’établissement. Pour ne pas rester sur cet échec. » Le petit garçon absent de l’école depuis deux semaines changera d’école après les vacances scolaires.
Vendredi dans la journée, le site MYTF1News a annoncé que la plainte de l'institutrice devrait être retirée. « Une bonne nouvelle » pour l’avocat de la mère, qui a indiqué que cette dernière en ferait alors de même, considérant que cette affaire prenait « des proportions irrationnelles ».
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