Ce n’est un secret pour personne : les femmes souffrent, dans de nombreux secteurs d’activité, de l’inégalité entre les sexes. Et les sciences ne font pas exception. Ainsi, alors que l’été dernier le prestigieux Prix Poincaré était décerné à deux mathématiciennes - Nalini Anantharaman, du Laboratoire de mathématiques d'Orsay, et Sylvia Serfaty, du Laboratoire Jacques-Louis Lions - le manque de parité dans cette discipline est de plus en plus pointé du doigt.
« La situation est en train de s’aggraver, alors que dans toutes les autres disciplines la tendance est à avoir davantage de femmes, même si l'évolution est plus ou moins lente », confirme à l'AFP Laurence Broze, présidente de l'association Femmes et Mathématiques. « Il reste aujourd'hui une trentaine de femmes professeurs de mathématiques pures », contre 500 hommes environ, déplore celle qui est également directrice de l'UFR de Mathématiques à l'Université de Lille III. Et d’ajouter : « Toutes disciplines et grades confondus, on a à l'université 40% de femmes pour 60% d'hommes. En mathématiques, c'est 20% de femmes pour 80 % d'hommes ».
En cause, les stéréotypes qui ont la peau dure. « Une femme mathématicienne c'est soit un extra-terrestre, soit un garçon manqué », analyse Nalini Anantharaman. Pour elle, les parents et les enseignants ont un rôle essentiel à jouer pour surmonter cet obstacle. D’autres mathématiciennes citent davantage des causes spécifiques à la discipline, à l’image de la règle de mobilité instituée par la communauté : chaque promotion - Maître de conférence, Professeur - nécessite un changement de lieu. Or, si l’on en croit Laurence Broze, la période dont on dit qu’elle est « la plus féconde » en mathématiques, c’est entre 20 et 35 ans. D’où la difficulté parfois de concilier vie privée et responsabilités professionnelles. Et comme le regrette Sylvia Serfaty, « il y a des petits décrochements de carrière qu'on paie et qui ne se rattrapent pas forcément ».
Crédit photo : iStockphoto
Les femmes ont aussi leur place dans les métiers scientifiques !
Tu seras ingénieure ma fille : promouvoir les carrières scientifiques
Egalité homme-femme : la France en bas du classement mondial
OCDE : l'égalité hommes-femmes au service de la croissance