Robert Bourgi est arrivé hier après-midi dans les locaux de la brigade financière de la police judiciaire à Paris. Il a été entendu dans l’affaire des valises d’argent qu’il aurait remises à plusieurs personnalités politiques. D’après ses propres révélations datant du 11 septembre, l’ancien président Jacques Chirac serait mis en cause, ainsi que Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen. Ces sommes d’argent auraient servi à financer, entre autres, plusieurs campagnes présidentielles.
Vives réactions de la part du monde politique. Jean-Marie Le Pen a déjà porté plainte contre l’avocat pour diffamation. Jacques Chirac et Dominique de Villepin prévoient d’en faire autant. Côté Afrique, la température monte aussi, puisque le président sénégalais Abdoulaye Wade souhaite également attaquer Bourgi en diffamation. Quatre autres chefs d’État africains, anciens ou actuels, sont mis en cause dans ces pratiques occultes : Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville) et feu Omar Bongo (Gabon).
En revanche, Robert Bourgi affirme que Nicolas Sarkozy a mis un terme à ce genre de pratiques. Pourtant, dans le livre de Pierre Péan « La République des mallettes », Michel de Bonnecorse, ancien « M. Afrique » de Jacques Chirac, accuse Robert Bourgi d’avoir remis une valise à Nicolas Sarkozy. L’argent proviendrait d’Omar Bongo et de Denis Sassou-Nguesso, alors que le chef de l’État était à ce moment là ministre de l’Intérieur et préparait sa campagne pour 2007.
Nicolas Pouilley
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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