L’Egypte peine à se départir de la violence. Deux jours après la formation d’un nouveau gouvernement, la violence reste présente dans le quotidien des égyptiens. En ce deuxième vendredi de Ramadan, les tensions sont encore montées d’un cran. Pro et anti Morsi ne cessent de se regarder en chiens de faïences.
Les Frères musulmans, principaux partisans Mohamed Morsi, président déchu, ne veulent rien lâcher et continuent de dénoncer un coup d’Etat militaire. Ils ont appelé à de nouvelles manifestations ce vendredi. « A tous les Egyptiens et à toutes les égyptiennes libres : manifestez contre le sanglant coup d’Etat », a lancé la Confrérie à ses sympathisants.
La Confrérie se veut pugnace, mais n’exclut pas de se mettre autour d’une table pour négocier. Elle avait déjà exprimé à Bernardino Leon, émissaire européen, leur disposition à discuter avec le nouveau gouvernement d’Adly Mansour, avant la visite de Catherine Ashton mercredi dernier. Cependant, difficile de savoir qui sera leur interlocuteur. « Nous avons besoin d’une troisième partie prenante. Nous ne savons pas qui se sera. L’armée ? Le FSN ? », se demande Bernardino Leon, qui ajoute qu’il s’agira de toute façon d’un dialogue entre Egyptiens, sans l’ingérence d’ « acteurs étrangers ».
Un policier égyptien y a été tué par des hommes armés ce jeudi 18 juillet. Un second a été blessé, selon Lemonde.fr. Ce lundi 15 juillet, la péninsule du Sinaï a également été le théâtre d’un attentat meurtrier. L’attaque qui visait un bus transportant des ouvriers d’une cimenterie a fait au moins 3 morts et 17 blessés. A cela s’ajoutent les violents heurts du mardi entre pro et anti Morsi qui avaient fait un lord bilan : 7 morts, 261 blessés et 401 interpellations.
L’armée s’attend au pire
Le mouvement du 6 avril appelle ses membres à se réunir devant le Palais présidentiel et à la Place Tahrir pour « éviter que les Frères Musulmans ne s’emparent des Places symboliques de la Révolution ». Le mouvement affirme détenir des informations crédibles sur des manifestations planifiées par les frères musulmans pour occuper les rues et places importantes du Caire.
Mais l’armée veille au grain. Pour éviter tout débordement ce vendredi, elle met en garde, dans un communiqué, les manifestants qui se seraient tentés de semer la violence ou de s’attaquer à ses installations. « Quiconque fait recours à la violence ou refuse de protester dans le calme mettra sa vie en danger. Il sera sévèrement puni selon la Loi », a-t-elle fait savoir.