Sans surprise, les femmes sont nettement plus touchées par les violences que les hommes, selon l'enquête Genese révélée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) et menée du 1er mars au 16 mai 2021 auprès de 109 000 individus. Un rapport délivrant des données accablantes concernant l'année 2021 et la France métropolitaine, en prenant en compte trois formes de violences distinctes : celles subies durant l'enfance, au sein du couple et enfin, celles commises en dehors du couple.
Dans tous les cas, les violences envers les femmes sont majoritaires, et ce qu'elles soient psychologiques, sexuelles ou physiques, et les hommes sont majoritairement à l'origine de ces violences. Une femme sur six a ainsi déjà été victime de violences physiques ou sexuelles commises par son conjoint (15,9%) contre un homme sur 18 (5,6%). Des données alarmantes qui prennent compte des violences subies... depuis l'âge de 15 ans.
En outre, plus d'une femme sur cinq a déclaré avoir subi une violence intrafamiliale avant l'âge de 15 ans (psychologique, physique ou sexuelle) contre un homme sur six.
Autre donnée éloquente s'il en est : avant 15 ans, 12% des femmes sondées déclarent avoir déjà subi des violences psychologiques, et 11% des violences sexuelles, contre respectivement 5,4% et 4 % des hommes. Concernant les violences sexuelles justement (harcèlement, agression), 17% des femmes sondées dans le cadre de l'enquête Genese déclarent en avoir été victimes en dehors de leur couple, contre 3% pour les hommes.
Violences physiques, sexuelles, mais pas seulement. Au sein du couple par exemple, 27 % des femmes affirment avoir déjà été victimes de violences psychologiques de la part de leur conjoint, contre 18,7 % des hommes. Dans l'enfance, ces violences psychologiques concernent 11,7 % des filles, contre 5,4 % des garçons.
Preuve en est que l'on est face ici à des violences genrées - des violences qui visent et discriminent un genre à part entière. "Cinq ans après l'onde de choc produite par l'affaire Harvey Weinstein en octobre 2017 et la vague #MeToo qui a suivi, dans un contexte de libération de la parole et de mobilisation accrue des pouvoirs publics, cette publication offre une vue d'ensemble sur les violences en France métropolitaine et ouvre la voie à de multiples travaux plus approfondis", achève enfin ce rapport accablant.