Ce qui était sans doute pensé comme une ode à la diversité et à la liberté des femmes de porter le voile a finalement été interprété comme contraire aux "valeurs de la France" par l'extrême droite, la droite, le gouvernement et quelques personnalités de gauche.
Le jeudi 28 octobre, le programme pour l'inclusion et la lutte contre les discriminations du Conseil de l'Europe a ainsi dévoilé une campagne financée par l'Union européenne où l'on voit plusieurs modèles portant le hijab sur une moitié de leur visage. Le slogan lisait "la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab." Rapidement, ce message a déclenché une polémique sur les réseaux sociaux, au sein de la sphère politique.
La candidate à la primaire LR Valérie Pécresse a par exemple lâché : "Choc & stupeur devant cette campagne du Conseil de l'Europe : non le voile n'est pas un vêtement comme un autre, il n'est pas symbole de liberté, mais de soumission. Et le rôle de l'Europe, c'est de soutenir les femmes qui se battent dans le monde pour le droit de le retirer !". Ou encore la candidate RN Marine Le Pen : "Cette communication européenne en faveur du voile islamiste est scandaleuse et indécente alors que des millions de femmes se battent avec courage contre cet asservissement".
Laurence Rossignol, sénatrice PS, a tweeté à son tour, soulignant la formulation ambiguë du message. Et d'insister : "Rappeler que les femmes sont libres de porter le hijab (dans le respect des lois de chaque état membre, en France celle de 1905 et 2004) est une chose. Dire que la liberté est dans le hijab en est une autre. C'est en faire la promotion." Une indignation dont les conséquences ne se sont pas fait attendre.
Ce mardi 2 novembre, suite à une plainte officielle du gouvernement dont a attesté la ministre de la Jeunesse Sarah El Hairy, le Conseil de l'Europe a pris la décision de supprimer les visuels des réseaux sociaux. "Ces tweets ont été retirés et nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet", assure l'organisme dans un compromis transmis à l'AFP.
Et de préciser qu'ils "faisaient partie d'un projet conjoint" du Conseil et de l'Union européenne "contre la discrimination, dont l'objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l'inclusion et de combattre tout type de discours de haine". Sensibilisation ô combien urgente, vraisemblablement.