Donald Trump a du mal à trouver un ou une musicienne qui accepte de chanter à sa cérémonie d'investiture. Sa femme, Melania Trump, peine pour sa part à trouver un couturier qui veut bien l'habiller.
Alors que le nouveau couple présidentiel sera officiellement investi dans ses fonctions vendredi 20 janvier, les médias américains se font l'écho des difficultés rencontrées par Melania Trump pour trouver un couturier enthousiaste à l'idée de la voir porter ses créations lors de la cérémonie d'investiture.
Il faut dire que la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle a été vécue comme un séisme par l'industrie américaine de la mode et du luxe. Clairement pro-Hillary, certains couturiers n'ont pas caché leur désarroi de voir son adversaire républicain prendre la succession de Barack Obama dans le bureau ovale. C'est le cas de la Française Sophie Theallet qui a déclaré dès le mois de novembre qu'elle ne prêterait aucun vêtement à Melania Trump en guise de protestation à la "rhétorique raciste, sexiste et xénophobe utilisée par la campagne présidentielle de son mari".
Tom Ford et Marc Jacobs lui ont emboîté le pas, tout comme Derek Lam, Philip Lim et Christian Siriano. "Personnellement, je préfère consacrer mon énergie à aider ceux qui vont être victimes de Trump et de ses supporteurs", a ainsi déclaré Marc Jacobs, qui avait fait campagne pour Hillary Clinton jusque dans ses boutiques en y vendant des articles estampillés aux couleurs de la candidate démocrate.
"On m'a demandé il y a quelques années d'habiller Melania Trump et j'ai décliné. Elle ne correspond pas à l'image de ma marque", a pour sa part fait savoir Tom Ford dans The View.
Alors qu'en 2008 lors de l'investiture de Barack Obama, les couturiers se battaient pour avoir le privilège d'habiller son épouse Michelle Obama, cette défiance de la sphère fashion vis-à-vis de la first lady et de son mari est aussi surprenante qu'inédite. "Je ne me souviens pas d'autres exemples de designers refusant du travail de cette façon", affirme l'auteure du blog The Style of Politics Christina Logothetis.
Un styliste a finalement accepté d'habiller Melania Trump pour son investiture : Ralph Lauren. Pourtant soutien d'Hillary Clinton, le couturier symbole du style "preppy" travaillerait selon le Women's Wear Daily à la création d'une robe et d'un ensemble que portera Melania Trump lors de la cérémonie d'investiture de son mari.
D'autres designers ont fait part de leur accord pour habiller la future first lady et ce malgré leurs divergences d'opinions. C'est le cas de Diane Von Furstenberg qui a déclaré au Women's Wear Daily que "Melania Trump mérite le respect que toute première dame a reçu avant elle. Notre rôle en tant que partie de l'industrie de la mode est de promouvoir la beauté, l'inclusion, la diversité."
Autre grand nom de la mode américaine, Tomy Hilfiger a dit qu'il serait honoré d'habiller Melania qu'il considère comme une "très belle femme". "Je pense que tout créateur devrait être fier de la voir porter ses robes", a-t-il ajouté.
Au nom du patriotisme, et par ce qu'ils considèrent qu'il est de leur devoir de soutenir le nouveau président et la première dame, Carolina Herrera, Marcus Wainwright de Rag & Bone, Calvin Klein, Zac Posen ou encore Thom Browne ont déclaré qu'ils habilleraient Melania Trump.
Mais la future première dame n'aura peut-être pas à se retrouver au coeur de la guerre civile entre créateurs américains. Grande fan des stylistes européens - Gucci en tête -, Melania Trump pourrait bien s'affranchir du patriotisme stylistique si cher à Michelle Obama, elle qui portait autant les grands couturiers que les petites marques de street wear. Melania Trump a d'ailleurs fait sensation au réveillon du jour de l'An en s'affichant dans une élégante robe de soirée noire Dolce & Gabbana.
Son designer, Stefano Gabbana, a cependant dû essuyer un déluge de critiques après avoir publiquement remercié la première dame sur Twitter. "Je ne fais de discrimination envers personne et je cherche à respecter tout le monde", s'était-il alors défendu au Corriere della Sera, avant de préciser que "cela ne veut pas dire être d'accord avec leurs idées".