"C'était traumatisant" : cette grande actrice américaine dit tout sur son avortement clandestin et défend le droit à l'IVG
"Comme moi, tant de femmes de ma génération ont été traumatisées" : cette grande actrice américaine dit tout sur son avortement clandestin et défend le droit à l'IVG
Sally Field a du avorter clandestinement du temps de sa jeunesse car elle ne pouvait faire autrement. Aujourd'hui, cette grande actrice Oscarisée et féministe témoigne et s'inquiète de l'accès à l'IVG aux Etats-Unis.
L'actrice n'a même pas 20 ans quand elle doit avoir recours à un avortement clandestin. Nous sommes au beau milieu des sixties, et si Sally Field doit avorter à Tijuana, en secret, dans une rue qu'elle dit "déplorable", c'est parce qu'il faudra encore attendre l'année 1973 pour que l’arrêt Roe v Wade n’introduise un droit constitutionnel à l’avortement aux Etats-Unis.
"J'ai ressenti comme un gouffre absolu de honte durant cette opération...", déclare Sally Field, "De cet avortement, j'ai tout éprouvé, c'est fou à quel point je souffrais, j'avais l'impression d'être agressée dans ma chair... Et ce sont les choses que vivent les femmes maintenant, lorsqu'elles essaient de se rendre dans un autre État, elles n'ont pas l'argent, elles n'ont pas les moyens, elles ne savent pas où elles vont".
Sally Field veut tirer la sonnette d'alarme, 60 ans après son avortement clandestin : "tant de femmes de ma génération ont vécu des événements traumatisants similaires, et je me sens plus forte quand je pense à elles. Je crois qu’elles veulent, comme moi, se battre pour leurs petits-enfants et les jeunes femmes du monde entier"
Pour rappel : depuis le 24 juin 2022, la Cour Suprême a révoqué l'arrêt Roe vs Wade qui accordait aux Américaines le droit d'avorter légalement dans tout le pays. Un mois plus tard, un rapport du Guttmacher Institute, institut de recherche et de statistiques dédié au contrôle des naissances et aux données relatives à l'avortement, rapportait (déjà !) qu'au moins 43 cliniques situées dans onze Etats différents avaient arrêté de pratiquer des avortements.
En juillet de la même année, la Caroline du Sud interdisait toute diffusion d'informations à propos de l'IVG. Six mois plus tard, en Idaho, la Cour suprême statuait cela : "il n'y a pas de droit constitutionnel à l'avortement". Depuis 2016, la répression s'est exacerbée au fil des Etats : en Pennsylvanie par exemple, le droit à l'avortement existe, mais témoigne de restrictions qui en bloquent l'accès à bien des femmes concernées. En 2023, une mère était condamnée à 2 ans de prison pour avoir aidé sa fille de 17 ans à interrompre sa grossesse.