Abolir « la dernière des violences des hommes contre les femmes », c’est ce que réclame au gouvernement le collectif Abolition 2012. Alors que le projet de loi pour la pénalisation des clients a été retiré lundi pour « faire un travail plus large sur la prostitution », les associations demandent au gouvernement d’honorer ses engagements. Le 25 novembre prochain, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, elles participeront à la manifestation face à ceux qui défendront pour leur part la réouverture des maisons closes.
Les abolitionnistes, interrogés par l’Express, souhaitent donc faire entendre leur voie. Pour Geneviève Duché, présidente de l'Amicale du Nid, « on a tendance à glamouriser la prostitution, avec l'image de la femme libre, indépendante... Ces "indépendantes" constituent une toute petite minorité. Quand certaines prostituées affirment qu'elles ont le choix, en réalité, c'est tout ce qui leur reste pour conserver un peu d'estime d'elles-mêmes. » Un point de vue partagé par Thalia Breton, porte-parole d'Osez le Féminisme : « La question du consentement est factice. On trouvera toujours quelqu'un d'assez pauvre pour accepter de vendre son rein, et quelqu'un d'assez riche pour l'acheter. Ce n'est pas pour autant que nos sociétés doivent autoriser la vente d'organes. »
Et pour ces associations, la France doit être « à l'avant-garde de l'Europe » : « Nous ne voulons pas que la France soit les Pays-Bas, où il arrive de voir des femmes en solde : une prostituée à -50% et une coupe de champagne... Et pour lutter contre cela, il faut agir d'abord sur la demande, c'est-à-dire pénaliser les clients », a réagi Jacques Hamon, président du Mouvement du Nid.
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