L'accouchement à domicile (AAD) est en plein boom ces dernières années. Aux Etats-Unis, il a connu une croissance de 60 % d'après les résultats d'une étude menée scientifique publiée dans le New England Journal of Medicine. Un choix qui permet aux femmes de pouvoir accoucher dans le confort et l'intimité, sans avoir à courir à l'hôpital dès lors qu'elles ont perdu les eaux. Cela peut également réduire le stress que peut engendrer un accouchement traditionnel et épargner à la maman de se retrouver à partager une chambre avec d'autres mamans (et d'autres bébés). Pour autant, cette décision ne serait pas forcément la plus sûre, comme le soulignent les chercheurs après avoir analysé près de 80 000 grossesses s'étant déroulées dans l'état de l'Orégon.
Ils ont découvert que les chances qu'un bébé décède au cours de l'accouchement ou pendant son premier mois de vie sont 2,4 fois plus élevées chez les femmes qui ont donné naissance à la maison ou dans une maison de naissance, par rapport à celles qui ont opté pour un accouchement à l'hôpital. Autre constat, les futures mères étaient sujettes à un risque accru de convulsions néonatales. En cause ? Les scores Apgar (test effectué dans les minutes suivant la naissance afin de vérifier l'état de vitalité du bébé une fois à l'extérieur de l'utérus) sont inférieurs lorsqu'ils sont réalisés à la maison et les chances que la mère ait besoin d'une transfusion sanguine accrues.
D'après une autre étude menée par des chercheurs d'Ontario et publiée dans le Canadian medical association journal, il semble que si la grossesse n'ait connu aucune complication, le danger ne soit pas franchement plus important lorsque l'on accouche chez soi plutôt qu'à l'hôpital. Pour en arriver à cette conclusion, ils ont comparé 11 493 naissances à domicile avec 11 493 naissances à l'hôpital s'étant déroulées au cours des trois dernières années, chez les femmes n'ayant eu pas de grossesses compliquées. Bilan : seules 8 % des femmes ayant prévu un accouchement à domicile ont dû se rendre aux urgences. Et, 75 % des jeunes mamans qui étaient aidées d'une sage-femme ont pu accoucher sans problème. A titre comparatif, elles étaient tout de même 97 % à accoucher sans difficulté lorsqu'elles se trouvaient à l'hôpital. Quant au risque de mortalité néonatale, il est de 1,15 pour 1 000 naissances contre 0,95 pour les accouchements en milieu hospitalier.
Outre le bien-être et la praticité de donner naissance chez soi, cela réduirait les cas de césariennes. Elles seraient à peine plus de 5,3 % contre près de 25 % en hôpital. Les interventions médicales permettant de provoquer ou d'aider le travail sont également moindres lorsque l'accouchement se déroule à la maison.
Évidemment, qui dit accouchement à la maison, dit pas de péridurale. Et vous pourrez toujours supplier la sage-femme pendant vos contractions, elle n'aura pas la fameuse seringue en sa possession...
A noter que tous les résultats de ces études ne se basent que sur le cas de grossesse dites, à priori, sans risque.