Le président américain Barack Obama s’est rendu mardi à Kaboul (Afghanistan) où il est resté environ six heures et où il a promis « un nouveau jour » à ses compatriotes après déjà dix ans de conflit. En effet, cette rencontre a eu lieu un an exactement après l’élimination d'Oussama Ben Laden, allié historique des talibans, au Pakistan. Néanmoins, cette promesse de paix s’est vue brisée quelques heures plus tard, quand plusieurs explosions ont secoué Kaboul. Une attaque qui a commencé par un attentat à la voiture piégée visant une pension hébergeant notamment des employés étrangers de l'Union européenne et de l'ONU. Cette explosion a tué, selon le ministère afghan de l'Intérieur, au moins six passants afghans et un garde de sécurité. L'attaque a également blessé 18 personnes, dont huit ont été emmenées à l'hôpital, selon le ministère de la Santé. Les talibans ont revendiqué l'assaut, affirmant avoir ainsi voulu répondre à la visite éclair de Barack Obama dans le pays.
Ces nouvelles explosions témoignent du maintien d'activité des talibans malgré plus de dix ans de travail des forces de l'Otan pour les chasser du pouvoir. La coalition, dirigée par les États-Unis, a prévu de se retirer en 2014 et de transférer la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes. Quelques heures avant les attaques, M. Obama affirmait lors de son discours à la base aérienne américaine de Bagram (près de Kaboul), que vaincre Al-Qaïda était « désormais à (la) portée » des États-Unis. Puis, il a renouvelé son appel aux talibans pour qu’ils acceptent de déposer les armes, participant ainsi à une réconciliation nationale.
Le président américain a en outre évoqué les soldats américains morts pendant les 10 ans de conflit en Afghanistan et la fin du conflit : « Je reconnais que de nombreux Américains en ont assez de la guerre (...) Je ne laisserai pas des Américains en danger un seul jour de plus qu'absolument nécessaire pour notre sécurité nationale. Mais nous devons finir le travail que nous avons entrepris en Afghanistan et mettre fin à cette guerre de façon responsable ».
Cette visite a été marquée par la signature d’un accord de partenariat stratégique entre Barack Obama et son homologue afghan Hamid Karzaï, qui encadre les conditions d’une présence de soldats américains dans son pays jusqu’en 2024. Par contre, cet accord ne prévoit pas de bases militaires permanentes en Afghanistan, mais engage ce pays à donner « accès aux forces américaines jusqu’au 2014 et au-delà ».
L’opération de l'Otan en territoire afghan compte encore quelque 130 000 soldats, pour les deux tiers américains. Néanmoins, l'Otan et les États-Unis ont entamé un processus de retrait de leurs troupes combattantes censé s'achever fin 2014, face à des opinions publiques occidentales de plus en plus réticentes au maintien de leurs militaires dans ce que les experts qualifient volontiers de bourbier afghan. En outre, Barack Obama, qui brigue un second mandat de quatre ans, a été critiqué par son probable adversaire à la présidentielle de novembre, le républicain Mitt Romney, qui juge « déplacé » de la part du président d'utiliser la mort de Ben Laden et le combat contre Al-Qaïda à des fins politiques.
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : Official White House/Pete Souza
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