Hasard ou coïncidence ? À quatre jours d’intervalle, deux membres de l’Union nationale des étudiants de France (Unef), un syndicat classé à gauche, ont été agressés à Paris. La première agression aurait eu lieu le 17 octobre dernier. En sortant de son domicile parisien, une étudiante de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne a été violenté « par un individu qui lui a asséné deux coups à l’arme blanche, au visage et à la gorge, entraînant son hospitalisation », a fait savoir l’Unef dans un communiqué de presse, précisant que « ses jours [n’étaient] pas en danger ». En début de semaine, c’est dans le Xe arrondissement de la capitale, dans le quartier de Bastille, qu’une autre militante été « bousculé et insulté à cause de son engagement syndical ». Étudiant à l’université Paris X Nanterre, elle aurait également été menacée de viol, selon France Bleu.
Des attaques que les militants de gauche attribuent à des réseaux d’extrême droite. Au Nouvel Observateur, la jeune fille agressée à l’arme blanche a d’ailleurs confié que plusieurs jours avant les faits, certains membres de l’Unef « recevaient des coups de fil ou des mails d’extrémistes les menaçant de violence ou de viols ». De son côté, Emilien Martin, président de l’Unef Paris I a affirmé que les « noms, photos et coordonnées » des membres du syndicat « étaient diffusés sur des sites d’extrême droite ».
Face à ce phénomène, l’université Paris I a fait savoir qu’elle observait effectivement « depuis plusieurs jours une montée de la violence sur les réseaux sociaux et Internet de la part d’étudiants et organisation étudiantes de l’université ». Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur a, elle, condamné « avec la plus grande fermeté les agressions inacceptables dont ont été victimes » ces deux militantes, rappelant que « le débat démocratique et syndical ne [devait] laisser aucune place à la violence ». Elle a par ailleurs demandé aux établissements de faire preuve de la plus grande vigilance, et de prendre les mesures qui s’imposent.