En Algérie, aucune obligation n'est faite dans la loi pour le port du hijab. Mais comme le précise l'autrice Djemila Benhabib interrogée par France Info, "les femmes finissent par le porter sous la pression de la rue, de la famille et de la société."
Pour alerter sur cette obligation sociale, celle qui est vice-présidente de la Fondation Raïf Badawi, soutient plusieurs mots clefs lancés sur le réseau social Twitter comme #FreeFromHijab et #سجينات_الحجاب_في_الجزائ qui veut dire "les prisonnières du voile en Algérie".
Ensaf Haidat, la femme de Raif Badawi, blogueur et militant des droits humains emprisonné en Arabie saoudite, soutient également cette initiative : "Solidarité avec les courageuses femmes d'Algérie se battant pour se libérer du hijab."
Elle explique à France Info, que c'est une série d'informations concernant des femmes se suicidant en se pendant avec leur voile qui l'a décidée à soutenir cette campagne.
Depuis, d'autres femmes ont sauté le pas et ont décidé de raconter leur histoire sur Twitter, notamment la pression familiale pour porter le voile.
L'utilisatrice Zahia kee raconte par exemple : "Je l'ai porté à partir de l'âge de 12 ans, je ne me suis jamais sentie en confiance depuis. Ma grand-mère était totalement contre, mais ma mère à l'époque venait d'épouser quelqu'un qui parle religion comme si c'était de l'eau. Je ne me sens pas libre, ça m'empêche d'être moi-même."
Une autre explique : "Me forcer à porter un voile ou un niqab et me dire que je vais devenir reine !!!!! J'ai dit que je voulais en être une ? Je veux juste être moi-même avec mes cheveux bouclés que j'aime."
Certaines d'entre elles, comme l'utilisatrices Haruhi Loo, ont créé des comptes pour l'occasion de cette campagne. Elle écrit : "Mes parents m'ont forcé à porter le hijab pour sauver leur fierté, ils m'ont interdit de sortir, et c'était si horrible d'être dans cette position au siècle où nous vivons, je me sens étouffée chaque fois que je le porte, je le déteste tellement."
En Iran, une campagne similaire a eu lieu mais dans ce pays, ce n'est pas la pression sociale mais la loi qui oblige les femmes à porter le voile.