195 pages, une centaine de propositions, Anne Hidalgo a présenté, dimanche 8 décembre, son programme pour la capitale. Un projet, sous forme de livre numérique et baptisé Paris qui ose, qui, à l'instar de celui de sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet, fait du logement la grande priorité de cette campagne. Après avoir secondé Bertrand Delanoë depuis 2001, la première adjointe de l'édile socialiste entend dorénavant prendre son envol, n'hésitant pas à prendre ses distances avec le gouvernement, notamment sur la question des Roms. Retour sur le parcours d'une main de fer dans un gant de velours, déterminée à garder Paris à gauche.
Née le 19 juin 1959 à San Fernando, en Andalousie, Anne Hidalgo s'installe à Lyon avec sa famille en 1961 dans le quartier de La Duchère. Anne Hidalgo est mère de trois enfants, deux issus d'un premier mariage et un de ses secondes noces avec Jean-Marc Germain. Le député PS et la candidate à la mairie de Paris se sont rencontrés en 1997, alors qu'ils officiaient tous les deux au sein du cabinet de Martine Aubry, au ministère de l'Emploi.
Reçue au concours national de l'inspection du travail en 1982, Anne Hidalgo entre en 1991 au ministère du Travail, en tant que déléguée à l'emploi. Elle continue deux ans, comme déléguée à la Formation professionnelle, période durant laquelle elle assure la concertation avec les partenaires sociaux. En 1995, elle rejoint le Bureau international du Travail à Genève, où elle s'intéressera de près aux problématiques liées à l'égalité professionnelle hommes-femmes. Anne Hidalgo intègre le Parti socialiste en 1994. En 1997, la victoire du PS aux législatives va lui permettre de faire son entrée au sein de cabinets ministériels du gouvernement Jospin.
Pour Anne Hidalgo, rien n'aurait été possible sans Martine Aubry. La ministre de l'Emploi de l'époque pousse, en 1999, celle qui est alors sa conseillère à tenter l'aventure parisienne. François Hollande, lui-même y va de son coup de pouce. Alors Premier secrétaire du Parti socialiste, l'actuel président de la République propulse la candidate à la mairie de Paris au poste de secrétaire nationale à la Formation professionnelle, avant de lui confier, en 2003, la gestion de la Culture et des Médias, rue de Solférino. Le chef de l'Etat lui aurait même proposé un poste de ministre déléguée à la Formation professionnelle. Une offre déclinée par Anne Hidalgo qui décide de se lancer dans la course aux Municipales, en septembre 2012 et fonde Oser Paris, son outil de campagne.
Lors de la campagne de 2001, Bertrand Delanoë, qui veut incarner le changement par rapport aux mandatures Chirac et Tibéri, va rapidement faire appel à la native de San Fernando. Le futur maire, propulse Anne Hidalgo tête de liste avant d'en faire sa première adjointe. « Il ne voulait pas s'embarrasser d'un baron trop fort », confie le maire du XIXe, François Dagnaud, dans L'Express. « En octobre 2002, lorsque j'ai été absent cinq semaines, après mon agression, j'ai pu mesurer à quel point Anne Hidalgo avait été très intelligente, humble, efficace et pertinente », a expliqué Bertrand Delanoë qui voit en sa première adjointe une femme « douce, chaleureuse, séduisante et en même temps tenace et très déterminée ».
La rivale de NKM a présenté son projet pour la capitale, dimanche 8 décembre. Un ouvrage de 195 pages, baptisé Paris qui ose, contenant une centaine de mesures, dont la transformation de 200 000 m2 de bureaux obsolètes en habitation. Le logement occupe une place centrale. Outre la création de 60 000 logements en six ans et l'objectif de 30% de logements sociaux dans la capitale à l'horizon 2030, la première adjointe au maire de Paris propose la mise en ligne en direct de l'offre de logements sociaux vacants pour davantage de transparence.