"Je n'ai jamais dit que j'arrêtais le cinéma, je ne le dirai jamais car ce n'est pas la vérité. On n'arrête jamais d'être actrice". Ainsi s'est exprimée Audrey Tautou dans le nouveau numéro du magazine Vanity Fair. Numéro dont elle fait la Une - et l'objet d'un portrait central. L'interprète iconique d'Amélie Poulain s'est éloignée des plateaux de cinéma depuis 2019. D'où le soupçon de mystère qui planait sur cette étrange "disparition".
C'est avant tout du côté de la mode que la comédienne a d'abord fait son grand retour. Ainsi a-t-elle récemment participé à la présentation de la collection printemps-été 2023 de la marque du créateur Alexandre Mattiussi. A Vanity Fair, Audrey Tautou a raconté sa pause artistique, dans un grand écart entre passé et présent : "J'adore tourner, j'adore l'ambiance d'un film, je n'ai jamais été ni déçue ni malmenée, au contraire. J'ai été très gâtée dans ce métier".
Mais elle s'est aussi exprimée sur la condition pas toujours évidente des actrices et, plus globalement, le poids des injonctions faites aux femmes. Et parmi elles : la chirurgie esthétique.
Et on ne peut pas dire que l'actrice de 46 ans mâche ses mots. Audrey Tautou a toujours refusé d'avoir recours à la chirurgie esthétique, de ces opérations pourtant banalisées dans l'industrie du spectacle, un monde de l'image où les femmes n'ont pas vraiment le droit de vieillir.
"J'aimerais ressembler à ces femmes qui assument leur âge, résister à cette pression qui incite à montrer un visage jeune quand on ne l'a plus. C'est une forme de servitude (...) Trouver qu'un visage artificiellement jeune est plus beau que celui qui fait son âge, je ne comprends pas. Se muer en femme hybride, je ne vois pas ce que cela apporte en mieux-être", cingle-t-elle.
Des mots forts qui laissent envisager une philosophie critique et décomplexée. Audrey Tautou, qui penche pour la "résistance" face aux diktats, s'interroge : "Pourquoi trouverait-on vilaine une femme aux cheveux blancs ?", s'interroge-t-elle encore.
"Si on a envie de les teindre, pas de problème. Je l'ai fait, je le referai. Mais je ne retoucherai pas à mon visage, jamais", a-t-elle enfin taclé. Une opinion très assumée donc. Il faut dire que l'actrice a l'habitude des convictions revendiquées. En 2018 déjà, elle estimait que si elle n'a pas d'enfant dans sa vie, "ce ne sera pas un drame". Une autre injonction tenace.