Il réfutait les plaintes en bloc, Jan Fabre a été condamné par le tribunal correctionnel d'Anvers à 18 mois de prison avec sursis pour "harcèlement sexuel" et "attentat à la pudeur". L'artiste belge a notamment été reconnu coupable d'un baiser non consenti avec la langue sur une ancienne danseuse de sa troupe, précise Franceinfo, et de violences ou humiliations envers 5 danseuses. Les accusations de 6 des 12 plaignantes ont toutefois été écartées par la cour.
C'est suite au verdict du procès que la ville belge de Namur, où trône la tortue géante réalisée par le plasticien et chorégraphe, a décidé de prendre des mesures pour "illustrer [sa] désapprobation".
"Le maintien de l'oeuvre a été confirmé mais sera assorti de plusieurs mesures d'accompagnement destinées à illustrer la désapprobation de la Ville à l'égard de Monsieur Fabre et des actes graves qu'il a commis et pour lesquels il a été condamné par la justice", note ainsi un communiqué paru le 3 mai. "Un panneau informatif (...) rappelant sa condamnation et ses motifs", sera installé à côté de la statue de 6 tonnes, que chevauche un personnage censé représenter Jan Fabre.
Depuis ce jeudi 5 mai, un bandeau noir recouvre également les yeux de l'homme de bronze. Le tissu opaque restera "durant 18 mois, soit la durée de sa condamnation avec sursis", décrit la Ville, qui annonce aussi suspendre l'éclairage sublimant l'oeuvre, afin qu'elle "ne soit plus mise en valeur de manière nocturne durant 18 mois également". Suspension inspirée des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles, où les spots illuminant de cinq oeuvres de l'artiste a là aussi été éteints.
Pourquoi se contenter de cette initiative et non opter pour un retrait des tableaux ? "Retirer l'oeuvre cela aurait signifié retirer le débat qui l'accompagne, la laisser c'est participer au débat", a commenté auprès de l'AFP Michel Draguet, directeur de l'institution. Une contextualisation nécessaire, sans aucun doute.