Il déplore la « stigmatisation de ses propos », mais certainement pas les termes employés. Invité de la radio RTL, le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a assuré jeudi qu’il ne regrettait pas ses propos sur la « guerre » alors que les ténors de la gauche avaient pointé du doigt « une déclaration qui dépasse l’entendement ».
La veille, lors de ses vœux, Bernard Accoyer avait affirmé : « 2012 sera une année de vérité, notre pays est à l'heure des choix. Il peut soit poursuivre une politique courageuse de modernisation et de restauration de notre compétitivité, soit exhumer un programme archaïque et utopique ». Et d’ajouter : « Ne nous y trompons pas : si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre. »
Si ce discours avait immédiatement provoqué l’ire du Parti socialiste, Bernard Accoyer restait, ce matin, sur sa position. À la question « Si François Hollande, le candidat PS, gagne la présidentielle, les effets de sa politique seront-ils comparables à ceux d'une guerre ? », l’élu de Haute-Savoie a toutefois répondu n’avoir pas dit cela. « J'ai dit que s'il ne fait pas les réformes qui consistent à diminuer le nombre d'agents publics qui ont explosé sous la gauche, s'il ne poursuit pas la réforme des retraites rendue nécessaire par l'abaissement de l'âge de la retraite de 65 à 60 ans en 1983, s'il remet en cause des politiques qui marchent, telles que le nucléaire, quel que soit le candidat qui ferait cela, oui, les conséquences économiques et sociales, la baisse du pouvoir d'achat de 20, 30, 40% seraient inéluctables », a-t-il détaillé.
Le président de l’Assemblée nationale a par ailleurs fait part de ses regrets quant à la déformation de ses propos. « La gauche a pris ces propos exclusivement pour elle. La réalité, c'est que si on ne fait pas les réformes et qu'on ne maîtrise pas les dépenses publiques, la situation serait d'une extrême gravité », a-t-il analysé, avant de conclure : « Si on ne peut plus expliquer que la France est dans un rythme de dépenses mortifère, ce n'est plus la peine de faire de la politique ».
Crédit photo : AFP
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