Poppy Harlow (CNN International) : Il paraît qu’à vos débuts, vous avez emménagé à New York alors que vous ne connaissiez personne, et vous avez ouvert un annuaire.
Bobbi Brown : J’ai consulté les pages jaunes, oui.
Poppy Harlow : Et que recherchiez-vous dedans ?
Bobbi Brown : Tout ce qui avait trait au maquillage, au mannequinat, à la mode…
Poppy Harlow : Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez décroché la première couverture de Vogue ?
Bobbi Brown : Je n’oublierai jamais ce moment. Il s’agissait de la première couverture de Naomi Campbell réalisée par le photographe Patrick Demarchelier. On était sur la plage très tôt le matin pour le shooting. Et vous ne savez jamais à l’avance si vos photos feront la couverture, ou non... Lorsque j’ai appris la bonne nouvelle, j’étais aux anges !
Bobbi Brown : Mon but était de créer un rouge à lèvres qui fasse naturel, parce que la plupart des rouges à lèvres en vente sur le marché avaient un côté artificiel.
Poppy Harlow : Leonard Lauder (le patron d’Estée Lauder quia racheté Bobbi Brown, ndr) vous a dit qu’il voulait acheter votre entreprise en partie parce que vous vendez mieux que nous dans les magasins.
Bobbi Brown : Oui, nous étions meilleurs qu’eux. Et, oui, il a dit cela.
Bobbi Brown : Mickey Drexler est incroyable, tout comme Howard Schultz chez Starbucks. Comment rendre le café si désirable ? Il a réussi à le faire. Et le troisième sur ma liste, que je n’ai pas encore rencontré, est Richard Branson.
Bobbi Brown : Je n’ai pas encore décidé quand j'allais prendre ma retraite
Poppy Harlow : Vous n’allez pas partir de sitôt.
Bobbi Brown : Non, je ne vais pas arrêter ce que je fais avant un moment. De toute façon, je suis vraiment mauvaise au golf, et pire au tennis !
Bobbi Brown : J’ai réalisé le maquillage de Mme Obama. C’était fantastique.
Poppy Harlow : J’ai lu que Bobbi Brown vend 21 millions de produits chaque année, soit 2400 par heure.
Bobbi Brown : Vous êtes douée en maths. Je ne suis pas aussi douée.
Bobbi Brown : J’ai grandi en le voyant envoyer des lettres à ses clients et inviter les gens qui travaillaient avec lui chez le concessionnaire automobile. Il était un exemple incroyable.
Poppy Harlow : Vous dites ne pas seulement être concentrée sur votre travail ?
Bobbi Brown : J’aime aussi les choses qui ne sont pas liées à mon travail. J’aime mon mari et mes enfants.
Poppy Harlow : Croyez-vous en l’idée qu’une femme ayant un travail puisse tout avoir ?
Bobbi Brown : Il ne s’agit pas seulement des femmes, les hommes aussi peuvent tout avoir. Mon mari a une superbe carrière, et il entraîne les enfants pour chacun de leur match. Pour moi, tout avoir, cela signifie aimer son travail, avoir des amis dont on se soucie et passer du temps avec ses enfants. Voilà les choses qui comptent. Et effectuer des tâches qui comptent dans son travail.
Poppy Harlow : Que pensez-vous du rôle de vos produits ? Votre marque appartient à une industrie accusée de faire perdre confiance aux femmes.
Bobbi Brown : C’est en apprenant à une femme ou à une jeune fille à masquer ses cernes, une rougeur, à appliquer du blush, ou à sculpter son visage grâce au maquillage qu’on les aide à donner le meilleur d’elles-même.
Bobbi Brown : Ma plus grosse erreur consiste à trop tenir compte de ce que pensent les gens. je gère mes éuipes de manière très humaine. On accorde de l’importance à ce que peuvent penser les gens, mais parfois il faut savoir prendre des décisions difficiles mais importantes pour le succès de l’entreprise.
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