Damares Alves n'en est pas à sa première sortie rétrograde. A l'origine du slogan "Les garçons s'habillent en bleu et les filles en rose" qui avait fait polémique à l'époque, l'une des deux seules femmes du gouvernement du président brésilien ultra-conservateur, homophobe et raciste Jair Bolsonaro revient une fois encore avec une déclaration choquante.
Lors d'une conférence sur "la défense de la famille", la ministre brésilienne des Droits de l'Homme, de la Santé et des Femmes a exprimé son avis sur le dessin animé La Reine des neiges, de Disney, et plus principalement sur le personnage d'Elsa : "Vous savez pourquoi elle se retrouve seule dans un château de glace ?" demande-t-elle, "Parce qu'elle est lesbienne !"
Pas peu fière de son analyse pointue, la politicienne avide de petites phrases renchérit en accusant cette fois les studios Disney de "rendre les enfants homosexuels". D'après elle, le film et l'entreprise par la même occasion inciteraient les petites filles à attendre "une princesse charmante" plutôt qu'"un prince charmant" - comme Elsa qui irait réveiller la Belle au bois dormant avec un "baiser gay". Si, vous avez bien lu. Un bel exemple d'homophobie pour un gouvernement qui n'en est pas à son coup d'essai.
Avant son élection déjà, Jair Bolsonaro avait lui-même déclaré qu'il aurait préféré que son "fils meurt dans un accident de voiture plutôt qu'il ne devienne gay". Après, il s'était hâté de retirer la question LGBT du portefeuille de la ministre Damares Alves, d'après TÊTU, puis avait annoncé vouloir supprimer tout ce qui touchait à ce sujet dans les manuels scolaires.
Sur Twitter, beaucoup d'internautes ont ironisé l'intervention de la ministre en commentant qu'ils adoreraient que le deuxième volume de La Reine des neiges, prévu en novembre, se déroule de la sorte. De son côté, Madame Alves n'a pas compris les critiques, et en a même rajouté une couche sur les réseaux sociaux. "Mes positions sont connues de tous. Je critique les idéologues du genre et leurs tentatives d'ingérer dans l'identité de nos enfants."
Depuis le début de l'année, Grupo Gay da Bahia, la plus vieille association LGBT du Brésil, a recensé au moins 141 personnes LGBT assassinées dans le pays, soit quasiment une victime par jour.