Si l’employeur est invité à mettre à disposition (et à proximité) du salarié 3 litres d’eau potable par jour (potable ne voulant malheureusement pas forcément dire minérale), on recommande au salarié de s’hydrater souvent, à raison d’un verre toutes les 15 à 20 minutes. Pensez donc à emporter une bouteille, histoire de ne pas multiplier les voyages jusqu’à la fontaine à eau, lesquels pourraient rapidement s’apparenter à un exercice physique supplémentaire…
Soit amples (non aux mini-jupes, short scie-cuisses, sandalettes saucissonantes et jean trop petit dont on est persuadé qu’il nous va encore) et légers (oui au coton et au lin !). Privilégiez également les couleurs claires pour favoriser l’évaporation de la chaleur. En bref, le stagiaire gothique devra se relooker s’il ne veut courir aucun risque.
Les installations électriques, additionnées les unes aux autres, sont une source de chaleur inutile. Éteignez donc imprimantes, photocopieurs, machines à café, lampe et postes informatiques non utilisés afin de garder la pièce la plus fraîche possible.
Si vous le pouvez, évitez d’aller vous taper la cloche justement les jours de grosse chaleur. Il y a de fortes chances pour que vous n’en mouriez pas d’envie mais si c’était le cas, repoussez votre gueuleton entre collègues à plus tard afin de ne manger ni trop copieux ni trop gras.
Cela vaut particulièrement pour les travailleurs manuels et ceux qui sont amenés à travailler en extérieur : évitez autant que faire se peut les efforts physiques. Si cela est possible, repoussez ces tâches à des jours plus cléments. Dans le cas contraire, tâchez de les effectuer à des horaires moins chauds, en tout début de journée par exemple. Pour tout port de charge, utilisez systématiquement les aides mécaniques (chariot, diable…).
S’il est plutôt rare de boire sur son lieu de travail, rappelons toutefois qu’en cas de très forte chaleur, il est plus que déconseillé de boire de l’alcool ou de faire ripaille (cf. point 4). Dites non, à la « bière désaltérante » de midi. L’INRS recommande également de limiter autant que possible sa consommation de tabac. Quoi qu’il en soit, devoir sortir pour fumer par 35°C devrait calmer quelques ardeurs.
Si vous avez mal dormi, ce qui est fort probable par temps de canicule, à moins que vous ne disposiez d’une climatisation domestique (veinard), redoublez de prudence sur votre lieu de travail. Car lorsque les températures de nuit dépassent les 25°C, comme c’est le cas actuellement, elles empêchent souvent un sommeil réparateur, et pourraient donc provoquer davantage de risques pour votre santé.
Si vous revenez de congé, de maladie ou que vous venez d’intégrer une entreprise, signalez-le et redoublez de prudence car le corps met plusieurs jours à s’acclimater à son environnement (en l’occurrence, hostile). Ainsi, vous serez moins costaud que vos collègues et saurez forcément moins anticiper les premiers signes de malaise dus à la chaleur.
Déshydratation, coup de chaleur : savoir repérer les signes… Quand courez-vous un risque ? Quand est-ce qu’un collègue frôle le malaise ? Sachez repérer les signes et réagir aussitôt :
- Une peau chaude et sèche
- Des maux de tête
- Des vertiges
- Des crampes musculaires
Que faire ? Cessez immédiatement toute activité et signalez votre état à un collègue qui sera chargé de vous emmener dans une pièce fraîche, et d’en informer le médecin du travail (ou un autre médecin si vous le souhaitez). Ne prenez en aucun cas votre véhicule. Faites-vous accompagner. Et signalez au médecin un éventuel traitement, une maladie chronique, une grossesse ou une prise de médicaments qui pourraient l’orienter dans son diagnostic et ses prescriptions.
Vous êtes témoin d’un dysfonctionnement pouvant accroître le risque de malaises dus aux trop fortes chaleurs sur votre lieu de travail (distributeur d’eau en panne, par exemple), signalez-le le plus rapidement possible à votre hiérarchie.
Sachez-le, l’employeur, quant à lui, doit prévoir d’adapter les conditions de travail de ses employés en fonction de ces conditions extrêmes, et faire en sorte que la température du lieu de travail s’approche de l’idéal de 20°C grâce à des adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur (climatiseur, ventilateur, zones d’ombre…). Le CNAM, lui, recommande de quitter ses locaux professionnels si la température y dépasse les 34°C.
Quant au salarié, charge à lui de suivre les recommandations ci-dessus en attendant qu’un orage vienne le délivrer… En attendant, faites tourner ces petits conseils à vos amis condamnés à œuvrer dans la canicule !
* Institut National de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
Le tableau sur les risques pour la santé d'une exposition à la chaleur a été tiré du dossier "Canicule au travail" réalisé pour l'INRS par Grégory Brasseur