Insinuations diffamatoires à l’encontre du directeur, harcèlement moral sur un apprenti, attitude désobligeante envers les clients, Nadine Freville, femme maître d’hôtel au Sofitel Méditerranée à Cannes reçoit sa lettre de licenciement en mai 2004. Un mois auparavant, l’employée, déléguée CGT, avait préalablement déposé plainte contre son employeur pour harcèlement moral et discrimination syndicale. Le bras de fer s’engage. L’inspecteur du travail, qui doit obligatoirement donner son aval pour le licenciement d’un employé ne valide pas les raisons invoquées par le dirigeant. Ce dernier, directeur du Sofitel Méditerranée, dépose un recours au ministère de l’Emploi, qui délivre son autorisation en novembre de la même année.
Mais l’employée tient bon et saisit le tribunal administratif. En 2008, elle obtient gain de cause, au motif qu’une « attitude désobligeante » n’est pas suffisante pour être mis à la porte. En appel en 2010, la décision est confirmée par la cour administrative d’appel de Marseille qui considère que « l’employeur ne démontre pas que le manque d'amabilité qu'aurait eu la salariée était un comportement habituel de sa part, de nature à porter atteinte à l'image du restaurant et à entraîner une désaffection de la clientèle ». La messe est dite : les prud’hommes s’appuient sur cette décision pour condamner le Sofitel à verser 115 000 euros d’indemnité à Nadine Freville pour harcèlement moral et licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Laure Gamaury
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