Société
Ce bar israélien offre des réducs aux clientes qui ont leurs règles
Publié le 31 octobre 2017 à 12:12
Par Terrafemina
Un bar de Tel Aviv, en Israël, fait parler de lui en proposant une réduction de 25% à ses clientes qui ont leurs règles. Une initiative visant à sensibiliser les hommes et à démystifier le sujet des menstruations, encore tabou dans de nombreux pays.
Un bar israélien propose une réduction de 25% à ses clientes qui ont leurs règles. Un bar israélien propose une réduction de 25% à ses clientes qui ont leurs règles.© Getty / Stormshadow
La suite après la publicité

Après l'Happy Hour, qui consiste à attirer des clients dans les bars avec des tarifs réduits entre la fin de la journée et le début de soirée, voici le "Bloody Hour". Concept original et atypique, mis en place dans le "Anna Loulou Bar" de Tel Aviv, en Israël, et qui permet aux femmes qui ont leurs règles de bénéficier d'une réduction de 25% "sur tout le bar, pour toute la nuit les lundis, mardis, mercredis et samedis".

"Ce n'est pas seulement une question de filles"

Pas besoin de "preuve" : le "Bloody Hour" est basé sur la confiance et vise à "sensibiliser" les hommes à propos d'un sujet "qui embarrasse beaucoup", expliquent au journal Haaretz , Moran Barir et Dana Etgar, toutes deux à l'origine de cette initiative. "L'idée, c'est d'accorder une réduction et de l'attention à quelqu'un. C'est de dire : 'on te reconnaît, on a conscience de la situation particulière que tu vis actuellement, et on veut te faire une faveur'", expliquent-elles.

Sur la page Facebook de l'établissement, les influenceuses affirment qu'une femme "passe 25% de sa vie" en moyenne à avoir ses menstruations. A ce titre, elles "méritent une réduction de 25%". Selon elles, "ce n'est pas seulement une question de filles" et les hommes doivent prendre conscience que ce qu'endurent les femmes.

Des initiatives pour briser le tabou

Cette initiative visant à démystifier le sujet des règles n'est pas la seule à avoir fait couler de l'encre ces dernières semaines. Mi-octobre, Bodyform, une filiale du groupe Nana, s'était affranchi des codes de la publicité en diffusant un spot dans lequel le sang était représenté par du liquide rouge (et non bleu).

Ce film, mettant en scène une femme sous sa douche, un filet de sang s'écoulant le long de sa cuisse, affichait le slogan "Le sang, c'est normal". "Contrairement à ce que tout le monde croit, les femmes ne saignent pas en bleu mais en rouge. Les règles, c'est une chose normale. Les montrer devrait l'être tout autant. Partagez si vous êtes d'accord", avait indiqué Bodyform sur son compte Facebook.

Une nouvelle façon de briser le tabou qui entoure l'un des phénomènes les plus naturels du corps humain, motif de honte et de mise à l'écart dans beaucoup de pays. Car si ce sujet trouve place au coeur de nombreux débats, c'est qu'il touche à des questions de santé publique, d'éducation et de discrimination.

Pour Elise Thiébaut, auteur de Ceci est mon sang (éd. La Découverte), avoir ses règles est "le signe qu'on est devenu une femme", mais dont paradoxalement, "on devrait avoir honte". Dans une interview accordée à 20 Minutes, la journaliste et féministe explique que "les règles ont été un prétexte pour écarter les femmes de la place publique, soi-disant parce que le cycle affectait leur jugement. Et certaines femmes acceptent cette honte, cette incapacité. L'infériorité a été intériorisée, ce qui explique la persistance des inégalités entre hommes et femmes".

Mobilisées contre les préjugés

Aux JO de Rio, en 2016, la nageuse chinoise Fu Yuanhui avait désarmé la presse en justifiant sa contre-performance au relais 4 x 100 mètres par le fait qu'elle avait ses règles. Comme cette sportive, de nombreuses artistes se sont affichées sur les réseaux sociaux avec une tâche de sang au niveau de l'entrejambe pour protester contre ces préjugés.

Parmi elles, la photographe américaine Jade Beall, l'instagrammeuse adepte de yoga Steph Gongora ou encore la poétesse canadienne Rupi Kaur qui avait posté une photo d'elle couchée de dos, le jogging ensanglanté. Courageuses, désarmantes, ces femmes n'hésitent pas à briser les codes de "bonne conduite" de la société pour nous dire simplement que les règles sont naturelles.

I am a woman, therefore, I bleed. . It's messy, it's painful, it's terrible, & it's beautiful. . And yet, you wouldn't know. Because I hide it. . I bury things at the bottom of the trash. I breathe, ragged and awkward through the cramps, all the while holding onto this tight lipped, painted on smile. . Tampons? Shhh. We don't say those words out loud. Hide them. In the back pocket of your purse, in the corner of the bathroom drawer, at the very bottom of your shopping cart (please let me get a female cashier). . Events or engagements get missed. I'll tell myself it's the PMS, sure, but it has more to with the risk of being "caught," at what...I'm not quite sure. . And I'm lucky. . Over 100 million young women around the globe miss school or work for lack of adequate menstrual supplies, & fear of what might happen if the world witnesses A NATURAL BODILY FUNCTION. . WHY? . Because hundreds of years of culture have made us embarrassed to bleed. Have left us feeling dirty and ashamed. . STOP PRETENDING. Stop using silly pet names like Aunt Flo because you're too afraid to say "I'm bleeding" or "vagina." Stop wasting so much effort hiding the very thing that gives this species continuity. . START talking about it. Educate your daughters. Make them understand that it can be both an inconvenience and a gift, but NEVER something to be ashamed about. Educate your sons so they don't recoil from the word tampon. So when a girl bleeds through her khaki shorts in third period (pun intended), they don't perpetuate the cycle of shame and intolerance. . This #StartSomethingSunday , I want to highlight @corawomen . . Cora Women is a 100% Organic tampon company. . But that's not all. They are also breaking barriers. Making it ok to talk about periods, even on social media. Providing personalized, delivered tampon/pad orders right to your door. AND for every box purchased, donating a box of sustainable pads to girls who can't afford menstruation products. . Fuck yeah. That's the kind of stuff I can galvanize behind, NO money OR product needed. Just a mission I support on a topic we should ALL be talking about. . THIS IS JUST A LEAK, NOT FREE BLEEDING

Une publication partage par Steph Gongora (@casa_colibri) le

thank you @instagram for providing me with the exact response my work was created to critique. you deleted a photo of a woman who is fully covered and menstruating stating that it goes against community guidelines when your guidelines outline that it is nothing but acceptable. the girl is fully clothed. the photo is mine. it is not attacking a certain group. nor is it spam. and because it does not break those guidelines i will repost it again. i will not apologize for not feeding the ego and pride of misogynist society that will have my body in an underwear but not be okay with a small leak. when your pages are filled with countless photos/accounts where women (so many who are underage) are objectified. pornified. and treated less than human. thank you. this image is a part of my photoseries project for my visual rhetoric course. you can view the full series at rupikaur.com the photos were shot by myself and @prabhkaur1 (and no. the blood. is not real.) i bleed each month to help make humankind a possibility. my womb is home to the divine. a source of life for our species. whether i choose to create or not. but very few times it is seen that way. in older civilizations this blood was considered holy. in some it still is. but a majority of people. societies. and communities shun this natural process. some are more comfortable with the pornification of women. the sexualization of women. the violence and degradation of women than this. they cannot be bothered to express their disgust about all that. but will be angered and bothered by this. we menstruate and they see it as dirty. attention seeking. sick. a burden. as if this process is less natural than breathing. as if it is not a bridge between this universe and the last. as if this process is not love. labour. life. selfless and strikingly beautiful.

Une publication partage par rupi kaur (@rupikaur_) le

Mots clés
Société Monde femmes menstruations News essentielles feminisme
Sur le même thème
Les articles similaires
C'est quoi ce "botox shaming" très inquiétant dont Audrey Fleurot est victime ? play_circle
Société
C'est quoi ce "botox shaming" très inquiétant dont Audrey Fleurot est victime ?
11 octobre 2024
Affaire P. Diddy : c'est quoi cette folle théorie du complot qui implique Beyoncé ? play_circle
Société
Affaire P. Diddy : c'est quoi cette folle théorie du complot qui implique Beyoncé ?
3 octobre 2024
Dernières actualités
Joker 2 : Joaquin Phoenix refuse de répondre à un journaliste en conférence (et explique pourquoi) play_circle
cinéma
Joker 2 : Joaquin Phoenix refuse de répondre à un journaliste en conférence (et explique pourquoi)
20 novembre 2024
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne play_circle
Santé
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne
20 novembre 2024
Dernières news