Cécile de France a les convictions écolo chevillées au corps. C'est donc naturellement que l'actrice a accepté de prêter sa voix enfantine au joli documentaire animalier produit par Disneynature, Blue (sortie le 28 mars au cinéma). Une plongée impressionnante au coeur de l'océan, exploration de ce monde mystérieux guidée par ses habitants marins.
"J'aime beaucoup l'exercice de prêter sa voix, d'être libérée de l'image. C'est un canal émotionnel unique et ludique", sourit-elle. "Blue est un film qui donne à s'émerveiller. Les prises de vue sont incroyables, c'est un très beau documentaire animalier dont le personnage principal est le dauphin. C'est un mammifère, on peut facilement s'identifier à lui, être époustouflé par son intelligence, par ses capacités de transmission comme la manière dont la maman transmet à son petit les techniques de pêche, l'alerte sur les dangers, les règles de vie en groupe..."
Attentive à la protection de l'environnement et mobilisée ("J'achète moins, je recycle, je répare, je fais mon compost, je fais le tri, j'évite le plastique"), la comédienne belge est également une observatrice vigilante des remous de la société. En cette période post-affaire Weinstein, dont l'onde de choc n'en finit plus de secouer le monde du cinéma, elle a accepté de répondre à notre interview girl power.
Cécile de France : Je ne suis pas forcément féministe mais c'est vrai que, quand on est actrice et qu'on défend et qu'on endosse des rôles pendant plusieurs mois, qui sont des femmes, forcément, il y a quelque chose d'engagé oui, forcément, dans ce qu'on défend avec nos tripes à travers des personnages, qui ont existé ou pas d'ailleurs peu importe. Ce sont des images de femmes donc on véhicule aussi, on défend aussi l'image des femmes à travers notre métier.
Ce sont des actrices comme Tilda Swinton, Gina Rowlands ou une réalisatrice comme Jane Campion qui sont justement des femmes très fortes, qui ont fait des films, je pense à Tilda Swinton dans Orlando, des femmes qui vont explorer les limites de la féminité, les dangers de la féminité dans les films de Jane Campion, on voit très bien ça donc c'est effectivement des femmes très inspirantes.
Orlando (film de 1992 réalisé par Sally Potter) qu'interprète Tilda Swinton était très mystérieux pour moi. En fait, c'est la première fois où j'ai été époustouflée par les prouesses d'une actrice.
La série Top of the Lake de Jane Campion, le personnage qu'interprète Elisabeth Moss, je l'aime beaucoup, j'aurais très envie de l'interpréter.
L'égalité salariale, notamment.
C'est les Breeders et c'est Cannonball.
Chez moi toute seule, depuis que je suis petite, tous les matins, je me dis trouve du plaisir en toute chose. Ça ne veut pas dire grand-chose mais... quand il y a des fois des choses que l'on n'a pas envie de faire, il y a quand même toujours moyen d'avoir du plaisir.
Là dernièrement, j'étais membre du jury de la Berlinale et j'avais cette énorme responsabilité, avec les autres membres du jury, de devoir désigner l'Ours d'or. Ce n'était pas si facile que ça, mais c'est vrai que, au moment de la cérémonie et de la remise des prix, c'est un grand pouvoir de pouvoir rendre heureux toute une équipe à ce point-là. Ouais, c'est comme un super pouvoir.
On est en train de régler ces inégalités, j'ai l'impression, voilà, on est en plein dedans donc je suis moins révoltée.