S'il y en a une ici qui n'a jamais connu la galère ultime de devoir faire pipi au resto alors qu'elle porte une combi, chapeau bas. Pour le commun des mortelles (nous, en somme), la scène est tellement familière qu'on se demande encore comment on peut tomber dans le piège. Piège dont on ne réalisera les rouages qu'une fois arrivée aux toilettes, avant de se jurer (encore) de ne plus JAMAIS faire de choix vestimentaire aussi peu réfléchi.
Autres mises en situation : quand dormir en débardeur équivaut à se réveiller avec un sein à l'air 9 fois sur 10, ou encore quand tes règles réduisent ton envie de sortir de ton combo couette-pizza-série policière à néant.
Ces scènes de la vie quotidienne qui résument bien ce que signifie être une femme, et qui n'ont rien à voir avec le tube de Michel Sardou, inutile de préciser qu'on les connaît par coeur. Et pourtant, elles n'ont jamais été illustrées avec autant de justesse et surtout d'humour que dans les croquis d'Akshara Ashok, une jeune dessinatrice originaire de Chennai, en Inde.
Ce qui fait sa force, c'est la façon dont son coup de crayon génial dédramatise chaque situation, en ajoutant une touche de sarcasme, de cynisme ou d'ironie selon le contexte. Akshara souhaite avant tout tirer le positif d'un moment de vie qui a de grandes chances de nous plomber le moral, en partant du principe que l'on va sûrement y avoir droit plus d'une fois dans son existence, donc autant s'en moquer sans tabou.
Elle tacle aussi gentiment le milieu de la pub, notamment avec cette planche sur le rasage de jambes, qui montre comment la réalité (poilue) diffère des images médiatisées (lisses) et de la mode en exposant la façon dont les tendances du jean déchiré ou du crop-top n'ont parfois pas compris grand-chose au corps féminin : de face, ça passe, de côté, c'est plus compliqué.
Beaucoup d'instants de maladresse, de maquillage, de solitude, de taches de sang, de faim incontrôlable qui sont retranscrits sous forme d'une jolie bande-dessinée dont le personnage attachant semble avoir été moulé sur chacune d'entre nous.
Une ressemblance d'autant plus flagrante quand on commence à saisir son amour inconditionnel pour la nourriture... A lire dans le métro, au boulot et pour décomplexer de trop traîner sur Instagram avant de dormir.