La nouvelle hausse du chômage au mois de juillet (+1,4%), pour le quinzième mois consécutif, confirme la morosité du climat économique français. Il s’agit de la plus forte hausse du chômage depuis trois ans, on frôle désormais les trois millions de chômeurs (2 987 100 soit 41 300 chômeurs de plus qu’en juin), il faut revenir à juin 1999 pour retrouver de tels niveaux. Les moins de 25 ans sont les plus touchés (+1,7%).
Alors que les perspectives de croissance ne cessent de se dégrader, les mois qui viennent pourraient voir le chômage franchir la barre fatidique des trois millions, déjà dépassée si l'on intègre l'outre-mer (3,232 millions).
Selon les experts, cette hausse montre que la France « s'enfonce dans une crise durable ». Pour amortir le choc, « il faut utiliser les emplois aidés », estime Marion Cochard, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) « notamment pour les jeunes peu qualifiés et les chômeurs de très longue durée ».
Le ministère du Travail regrette une aggravation « sans surprise », qui « renforce la détermination du gouvernement à agir simultanément sur deux fronts » : « à court terme » et « de manière plus structurelle par l'engagement de réformes négociées de relance de l'emploi ». Et de rappeler le déblocage en urgence de 80.000 contrats aidés supplémentaires pour le second semestre et le projet de créer 150 000 emplois d'avenir pour les jeunes non qualifiés, mesures qui doivent être présentées mercredi en Conseil des ministres.
Invité du journal de France 2 hier soir, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu aux questions de David Pujadas au sujet des inquiétudes des Français : « il y a une attente et une impatience fortes et je les comprends ». S’engageant à respecter les engagements présidentiels, le Premier ministre justifie le rythme de travail du gouvernement, et affirme mener « la bataille sur deux fronts : celui de l’urgence et celui des réformes en profondeur ». Le ministre promet la mise en place du contrat de génération avant la fin de l’année et sur le plan des réformes structurelles, cela devrait passer par une grande concertation entre patronat et partenaires sociaux. « Remonter la pente sera difficile », a-t-il ajouté, « mais vous devrez pouvoir mesurer les résultats chaque jour mais aussi à la fin du quinquennat », explique le ministre soucieux de convaincre du bien-fondé d’une action « dans la durée ».
Source : AFP
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