Ses propos sur une pseudo-« invasion des gays » au lendemain de l’attribution de la Palme d’Or au film La Vie d’Adèle n’a pas indigné que les associations de défense des droits des homosexuels. Au sein de l’UMP également, les dérapages et sorties homophobes de Christine Boutin agacent. À tel point que mardi 28 mai, cinq cadres du parti diffusaient un communiqué pour exiger des sanctions à l’encontre de la présidente du parti Chrétien Démocrate (PCD).
Certes, cette dernière n’est pas, à proprement parler, membre de l’UMP, mais le PCD y étant associé, elle est en principe tenue d’en respecter la ligne. Or, dans les faits, Christine Boutin semble avoir du mal à s’y résoudre, au grand dam de Florian Silnicki, délégué de la Nouvelle Donne et de quatre secrétaires nationaux : Sébastien Chenu, Frédéric Bouscarle, Nathalie Fanfant et Laurence Sailliet. « Consternés par tant de bêtise et de vulgarité, nous sommes convaincus que notre famille ne peut pas se permettre de subir les effets négatifs de déclarations aussi haineuses que déplacées de Christine Boutin. Nous condamnons ces propos et nous appelons notre famille politique à s’en désolidariser clairement et largement afin qu’elle ne prenne pas le risque d’apparaître complice de ces déclarations infamantes », a ainsi écrit d’une seule main la jeune garde, d’ailleurs favorable au mariage gay.
Pour Sébastien Chenu, qui a mené la charge, cette sanction aurait valeur d’exemple. « Voilà ce qui décrédibilise notre travail et les valeurs de l’UMP. Tant qu’on acceptera que de tels propos soient rattachés à notre mouvement, on s’exposera à être caricaturé par les médias et les Français », a-t-il déploré dans les colonnes du Huffington Post. Quant à Florian Silnicki, il condamne d’autant plus ces propos qu’ils sont « scandaleux et ne correspondent pas aux valeurs d’un parti républicain comme le nôtre. Au bureau politique ce matin (mercredi matin, ndlr.), certains n'avaient pas l’air choqué. Cela me choque beaucoup, d’autant que Christine Boutin est une récidiviste de dérapages verbaux, condamnables au pénal ! », a-t-il fait savoir à Libération. Et d’ajouter : « subventionner Boutin, c’est donner une prime à la vulgarité. »
Quel type de sanction Christine Boutin encourt-elle ? D'un simple rappel à l'ordre à une suspension voire à une exclusion de l'UMP. Une exclusion qui entraînerait une importante perte financière pour le PCD.
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