Les parents anxieux peuvent-ils contribuer au niveau d'anxiété de leurs enfants ? La réponse est "oui". Et si la génétique a voulu que votre enfant soit déjà d'un tempérament plutôt anxieux à la base, autant dire qu'il n'est pas sorti de l'auberge. Mais inutile de vous effondrer dans les bras de votre bambin pour lui demander pardon, tout n'est pas perdu pour autant. En effet, si nous pouvons transmettre nos angoisses à nos enfants, nous pouvons aussi leur barrer la route. En tant que parents, nous avons la capacité d'influer positivement sur l'environnement de notre progéniture et de briser ce cycle d'angoisse. Ou, au moins, de l'atténuer.
Selon l'Anxiety and Depression Association of America, 1 enfant sur 8 est affecté par un trouble de l'anxiété. Mais alors, comment l'empêcher d'affecter les enfants ? Le Dr. Debra Kissen, psychologue clinicienne et directrice clinique du Light On Anxiety Treatment Centre à Chicago, a confié à SheKnows comment aider les parents à ne pas transmettre leur stress à leurs enfants.
"Les enfants de parents anxieux risquent davantage de développer des troubles anxieux parce qu'ils auront à la fois une prédisposition génétique au développement d'un trouble anxieux et que leur environnement pourrait mettre l'accent sur cette tendance à l'anxiété", explique l'experte. Mais la psychologue se veut rassurante : "Il est important de souligner que le risque de développer un trouble anxieux ne signifie pas avec certitude qu'ils en développeront un". Selon elle, "créer un environnement sain et équilibré où les enfants apprennent à apprivoiser leurs peurs peut prévenir le développement d'un trouble anxieux."
Pour ce faire, comme le conseille la spécialiste, les parents doivent commencer par affronter leurs propres peurs afin de pouvoir ensuite aider l'enfant à décomposer les siennes et ainsi à les éradiquer, ou tout du moins, à établir une hiérarchie de leurs peurs pour mieux savoir comment appréhender chacune d'entre elles.
Selon le Dr. Debra Kissen, il est préférable d'éviter an maximum de faire état de ses angoisses devant son enfant. Et si vous ne pouvez pas vous empêcher d'en parler en sa présence, vous pouvez ajouter, par exemple, que vous savez bien que vos peurs sont irrationnelles, et que vous êtes bien consciente qu'il est peu probable que vos craintes se concrétisent. Vous montrerez alors à votre enfant que vous ne vous laissez pas ensevelir par elles.
Ce n'est pas parce que vous lui avez transmis génétiquement une tendance à être anxieux que votre enfant souffrira nécessairement des mêmes angoisses que vous. "Il est important pour les parents de séparer leurs propres peurs et leur propre expérience des anxiétés qui affectent leur enfant. Par exemple, ce n'est pas parce qu'un enfant craint d'aller à une fête d'anniversaire qu'il ressent forcément la même terreur ou la peur du rejet social que son père ou sa mère a pu ressentir lorsqu'il était enfant ou un adolescent."