Notre mode de vie impacte quotidiennement l'environnement et ce, dans tous les domaines. Les nombreux moyens de contraception dont les femmes disposent aujourd'hui n'échappent pas à la règle. Perturbateurs endocriniens, empreinte carbone, déchets... Si les femmes montrent de plus en plus de réticences vis-à-vis de la contraception parce qu'elles s'inquiètent pour leur santé, les préoccupations écologiques entrent désormais également en ligne de compte. En effet, peut-on utiliser une contraception tout en préservant la planète ? Focus sur l'impact environnemental de trois des méthodes contraceptives les plus utilisées en France.
En plus de son effet contraceptif, le préservatif représente le seul moyen de se protéger efficacement contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Il présente également l'avantage d'être peu onéreux. En revanche, ces contraceptifs se révèlent de véritables poisons pour l'environnement. Sa matière première de fabrication, le latex est pourtant naturelle puisque elle est issue de l'hévéa (arbre à caoutchouc). Le problème, c'est que ces petits objets sont souvent transformés et chauffés avec des vulcanisant ou des produits dérivés du pétrole. Sans compter qu'ils génèrent une quantité importante de déchets par an. Comme le rappelle Global Industry Analysts, le marché du préservatif a atteint 27 milliards d'unités vendues en 2015, soit 27 milliards de préservatifs usagés et d'emballages accumulés.
L'alternative écolo : les préservatifs naturels
Conscientes de l'impact négatif des préservatifs industriels sur l'environnement, certaines marques (Green Condom Club, RFSU, French Letter) ont développé des préservatifs fabriqués à partir de matières naturelles et biodégradables, disponibles en magasins bio et en pharmacie, ainsi que sur les vitrines e-commerce des marques. La marque Green Condom Club propose même des préservatifs vegan sans caséine (une protéine de lait présente dans les préservatifs classiques) en la remplaçant par de l'extrait de chardon.
De plus en plus boudée par les Françaises, la pilule (qui reste néanmoins la méthode contraceptive la plus utilisée en France) suscite de nombreuses méfiances. Perte de libido, peur de prendre du poids, effets indésirables, craintes liées aux scandales des pilules 3e et 4e générations... À cette liste s'ajoute désormais l'argument écologique et la crainte de consommer des traitements à base d'hormones. "Par souci écologique, ces femmes vont craindre les effets secondaires des hormones, qu'elles vont assimiler à des perturbateurs endocriniens. Il est vrai que l'on en sait encore peu sur les effets à moyen et long terme de la pilule contraceptive. À cela s'ajoute la volonté de vivre avec ce que "la nature a donné", a récemment expliqué la sociologue Janine Mossuz-Lavau au magazine Le Point.
L'alternative écolo : les pilules à oestrogènes naturelles
À l'instar des préservatifs naturels, on trouve désormais des pilules naturelles. Le principe de ces nouveaux produits consiste à remplacer les hormones artificielles par des oestrogènes naturellement présents chez la femme, comme l'estradiol. En France, deux sortes de pilules de ce genre sont proposées à la vente : Zoély (Themarex) et Qlaira (Bayer). Le Dr Brigitte Letombe, gynécologue-obstétricienne à Lille, estime notamment que ces pilules naturelles sont encore trop récentes pour que l'on évalue clairement leurs bienfaits : "il est encore difficile de quantifier les avantages des pilules à l'oestrogène naturel par rapport aux autres. Nous n'avons pas encore le recul nécessaire", a-t-elle expliqué à ConsoGlobe.
Dispositif intra-utérin, le stérilet en cuivre présente de nombreux avantages. Sa durée d'utilisation (comprise entre 3 et 5 ans) impacte peu l'environnement puisqu'il génère peu de déchet. De surcroît, il ne délivre aucune hormone (à l'inverse du stérilet hormonal) susceptible de perturber le bon fonctionnement du corps. Son intérêt écologique s'avère donc plus important que pour les deux méthodes contraceptives précédentes.
Ces dernières années, les contraceptions naturelles rencontrent de plus en plus d'adeptes. Le principe consiste à renoncer à tout type de contraceptif médical au profit de méthodes ancestrales focalisées sur l'écoute de son corps et sur le rythme des cycles menstruels. Si cette option représente sans conteste la méthode contraceptive la plus écolo qui soit, sa fiabilité laisse cependant à désirer. En témoigne le récent scandale autour de l'application suédoise Natural Cycles, qui a entraîné des grossesses non désirées chez 37 de ses utilisatrices. L'appli propose de se baser sur la méthode sympothermique, qui consiste à repérer la période d'ovulation lorsque la température corporelle s'élève et à s'abstenir sexuellement jusqu'à ce que le corps retrouve sa température optimal (signe que la période d'ovulation est terminée).