Le climat actuel, alertant si ce n'est anxiogène, ne ménage pas notre santé mentale. Et chacun y va de ses remèdes à l'anxiété. Mais par-delà les journées de confinement, c'est une autre donnée qui entre dans l'équation en ces temps troublés : nos nuits. Et plus précisément, notre sommeil. Ne vous êtes-vous pas réveillée la tête lourde, avec la sensation d'avoir été écrasée par ces heures de somnolence, K.O. à la sortie du lit ?
Si oui, pas d'inquiétude, c'est normal. L'autrice Megan Murray et la psychologue du sommeil Hope Bastine en parlent même en long et en large dans les pages du magazine Stylist : vous souffrez certainement de ce que l'on appelle "la gueule du bois du burn-out". Un intitulé qui fait bien flipper tant il met l'accent sur l'épuisement, on vous l'accorde. Mais ce souci n'est pas sans solutions.
"En ce moment, nous risquons de ressentir un manque physiologique de motivation, comme une gueule de bois de burn-out", explique la somnologue. Et Hope Bastine de développer : "D'habitude nous sommes toujours trop stressés, trop anxieux et trop stimulés, donc la période de confinement aurait dû nous permettre de reprendre notre souffle, Or, nous ne réalisons pas que nous sommes en détresse jusqu'à ce que nous nous arrêtions réellement".
Comprendre, le corps et l'esprit ne se mettent pas en "pause", loin de là, quand il s'agit de rester chez soi. Pire, affirme la psychologue, notre organisme se met en mode "ultra-adrénaline".
Conséquences, "chômage technique" ou non, nous éprouvons régulièrement une véritable fatigue mentale (d'où le côté "burn-out"), nos nuits sont agitées, et notre tête bien trop lourde le matin - d'où l'aspect "gueule de bois", et ce malgré la fermeture des bars. "Même si nous restons chez nous, cela ne signifie pas que nos esprits sont reposés", affirme à juste titre la spécialiste, nous alertant des raisons de ce mal-être : un sommeil d'une mauvaise qualité, une anxiété qui perdure jusqu'au coucher, et, finalement, "un esprit brumeux" au saut du lit. Ce que nous vivons nous rappelle que Sommeil et Surmenage sont souvent indissociables.
D'accord, mais comment réparer au juste ces "réglages" cassés ? Déjà, en n'abusant pas d'une somnolence qui, trop étendue, fatigue le corps plus qu'autre chose. Pour Hope Bastine, dormir entre sept heures et demi et neuf heures par jour est suffisant. Et cette tranche de repos peut même se partager en plusieurs cycles, en dormant moins le soir mais en s'autorisant une petite sieste par exemple. Il est important, insiste la spécialiste, de cajoler ses repères. Si votre "morning routine" consiste à prendre une douche, changer de vêtements et déguster votre petit déjeuner, conservez la même durée de sommeil qu'avant le confinement.
Mais ce n'est pas tout. La psychologue nous conseille aussi de ne pas travailler sur notre lit, mais dans une pièce distancée de l'endroit où nous dormons habituellement - histoire de bien séparer les choses et de structurer la journée dans l'espace. Egalement, de se permettre au moins une interaction sociale par jour (les réseaux sociaux, appels et échanges en "visio" avec vos amis sont là pour ça) et, enfin, de respirer un bon coup après chaque journée de travail, en changeant d'activité (lire un livre par exemple).
"Nous devons déstresser !", appuie la psychologue, pour qui "prendre une douche" avant de se coucher peut aussi être un plus en terme d'apaisement. Bref, zen, soyons zen. Et si ces techniques ne vous aident pas davantage à alléger votre tête (et votre sommeil), ces quelques "tips" anti-anxiété devraient ajouter de l'eau à votre moulin. Et remédier, on l'espère, à cette effroyable "gueule de bois du burn out".