Comment, dans une même vidéo, rendre hommage à Nelson Mandela, s'autoproclamer « héritier » du combat de Madiba contre l'apartheid et en profiter pour décrire l'hommage rendu au père de la nation arc-en-ciel par les chefs d'Etat, comme le fruit d'un complot du « système », ce mot fourre-tout désignant un axe Washington Tel-Aviv, censé tirer les ficelles du monde ? La réponse avec la vidéo postée sur YouTube par Dieudonné, jeudi 11 décembre.
Intitulée Dieudonné rend hommage à Mandela, la séquence s'apparente surtout à un exercice de récupération. Après un bref hommage rendu à « Pépé Mandela », l'humoriste bascule rapidement dans la dénonciation de « vautours en col blanc, escrocs, professionnels de la politique, venus chialer » aux obsèques de l'ancien Président, selon Dieudonné.
Et Dieudonné de rapidement faire un parallèle entre le soutien affiché par l'Etat d'Israël au régime de l'apartheid dans les années 1970 et 1980 (A tel point que les Etats-Unis avaient dû menacer de remettre en cause leur aide militaire à l'Etat hébreu sous le gouvernement de droite de Yitzhak Shamir) et la persécution dont il serait victime. « Nous avons le Mossad aux fesses, la nouvelle Gestapo (sic). Il font pression sur les autorités françaises (…) Ils sont peu nombreux mais possèdent des moyens illimités, là c'est Israël directement, sur le plan des finances on peut pas les concurrencer, c'est eux qui font la monnaie », lâche-t-il.
Dès lors, plus de doute permis, à en croire Dieudonné, il est « l'hériter » de Mandela à qui il reproche une chose : son prix Nobel de la paix un « insigne de la collaboration avec les banquiers esclavagistes ». Et c'est là qu'arrive la « quenelle ». Pour poursuivre le combat dont il serait l'héritier auto proclamé, Dieudonné appelle à une « Résistance par la quenelle ».
Une tentative de récupération du combat du héros de la Résistance sud-africaine, pour promouvoir ce geste décrié. Récemment interrogé par Libération, Jean-Yves Camus expliquait que la « quenelle » fait figure de « code identitaire, qui a acquis une vraie popularité chez les jeunes. Difficile de dire que tous ont conscience de la portée de ce geste ». Et le spécialiste de l'extrême-droite d'ajouter que Dieudonné entraînait avec lui « une mouvance transversale, antisystème et complotiste (parmi laquelle figure Alain Soral, ndlr) dont l'antisémitisme reste la colonne vertébrale ».