Dans un rapport remis le 17 juillet à la ministre de la Santé Marisol Touraine, le député PS de l'Isère Olivier Vèran indique quelles seraient les mesures à adopter pour une refonte de la filière française du sang.
Selon lui, la France est aujourd'hui victime du dispositif sécuritaire mis en place en 1993 à la suite de la polémique du sang contaminé. Depuis cette affaire, la filière repose sur quatre acteurs principaux comme le rappelle Libération. Ces acteurs sont en fait différentes agences qui ont tendance à se renvoyer la balle en matière de contrôle. OIivier Véran précise : « La complexité du système nuit probablement à la sécurité. » Ce dernier préconise donc la création d'un Haut conseil de la filière du sang, afin de piloter ce système plus simplement et plus efficacement.
Le député explique également que certaines normes de sécurité pèsent sur la compétitivité du secteur et illustre cette affirmation par l'exemple : « Nous sommes tenus de rappeler tous les lots de sang où est détectée la maladie de Creutzfeld-Jacob sporadique, alors que plus aucun pays au monde ne le fait car on sait maintenant qu’il n’y a pas de transmission par le sang ! » Ce rappel coûte dix millions d'euros chaque année à l'Etat. De plus, Olivier Véran, précise que « les normes trop strictes rendent le sang peu exportable », laissant ainsi le champ libre aux laboratoires américains. Le député est formel, si la France ne produit pas plus de sang, elle dépendra bientôt des pays étrangers pour s'approvisionner.
Le rapport du parlementaire prône aussi la levée de certaines restrictions concernant les dons. En effet, en France, les personnes transfusées et les homosexuels ne peuvent pas donner leur sang, une restriction qui n'a pas lieu d'être selon Olivier Véran : « Il ne faut pas baser la restriction sur l’orientation sexuelle mais le niveau de risque individuel du donneur, qu’il soit homosexuel ou hétérosexuel. » Marisol Touraine estimait quant à elle en décembre dernier que les conditions n'étaient pas réunies pour cesser d'exclure les homosexuels du don sang.
Notons enfin que le député socialiste plaide pour le maintien des restrictions liées à l'âge des donneurs, mineurs ou personnes âgées.
Camille Coutant
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