10 000 par jour, c’est le nombre de dons par nécessaires pour couvrir les besoins en sang des hôpitaux français. En 2011, la France était tout juste autosuffisante avec trois millions de prélèvements. A l’occasion de la Journée mondiale du don du sang ce jeudi, l’Etablissement français du sang (ESF) met en place des opérations de collecte. Malgré les besoins pressants des hôpitaux, 175 000 donneurs étaient renvoyés en 2011, à l’issue d’un entretien avec un médecin, sur la base d’un questionnaire qui établit une liste de contre-indications.
La plus polémique est celle qui interdit le don aux hommes ayant déjà eu au moins un rapport sexuel avec un autre homme au cours de leur vie, en raison de l’incidence (nombre de nouveaux cas par an) du SIDA parmi les gays. Le collectif des 25 000 donneurs, qui affirme représenter « le nombre de donneurs sains » dont l’EFS se prive, dénonce ce jeudi ce qu’il considère comme une discrimination par une série d’actions organisées sur le parvis de la gare Montparnasse à Paris. L’association de lutte contre le SIDA, AIDS, qui a refusé de se joindre au collectif, reconnaît néanmoins que « le questionnaire utilisé traduit une stigmatisation d'un groupe humain, au lieu de s'intéresser aux risques pris par la personne ». Le collectif demande en effet que les médecins soient attentifs aux pratiques à risque, plutôt que de stigmatiser d’emblée une préférence sexuelle.
Les hommes entretenant des relations avec d’autres hommes ne sont pas les seuls exclus du don du sang. Ainsi, les femmes ayant accouché il y a moins de six mois ne peuvent pas donner leur sang, en raison du risque d’anémie (faiblesse due à la diminution de globules rouges). Les tatouages et piercings sont à éviter pendant les quatre mois précédents le prélèvement. Les personnes transfusées ne peuvent pas non plus prétendre au don, à cause du scandale lié à l’affaire du sang contaminé de 1985. Enfin, les usagers de drogues par injection sont soumis au même régime, tandis que, pour les consommateurs d’autres drogues, la possibilité d’accéder au don est étudiée au cas par cas.
Viviane Clermont
(Sources : FTVI et Yagg )
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